Au début des années 60, peu après la mort du grand critique André Bazin, sa femme, Janine Bazin, alors à l’ORTF, propose à André S. Labarthe, à ce moment critique aux Cahiers du cinéma, de travailler avec elle à une série de documentaires pour la télévision, constituée d’entretiens avec les plus grands cinéastes « de notre temps ». C’est ainsi que va naître la série Cinéastes, de notre temps (rebaptisée Cinéma, de notre temps en 1988), dont le premier film sera consacré à Luis Buñuel. Jean Douchet la définit ainsi : « cette émission restera emblématique de ce qu’il faut faire à la télévision. Inspirée par les déjà célèbres entretiens des Cahiers du cinéma, elle a pour but de garder pour les siècles futurs la trace vivante des auteurs, les traits de leur personnalité, la pensée de leur œuvre. »
Une collection à la longévité exceptionnelle puisqu’elle produit encore aujourd’hui des films, et qui compte une centaine de portraits à ce jour. Certains étant devenus mythiques auprès des cinéphiles, comme par exemple le John Cassavetes ou le John Ford/Hitchcock réalisés par Labarthe, ou le dialogue Fritz Lang/Godard (Le Dinosaure et le bébé, déjà programmé à l’Institut de l’image) par Labarthe toujours…
Après la présentation de l’intégralité de cette collection à Paris au Centre Pompidou, c’est avec beaucoup de plaisir que l’Institut de l’image, en partenariat avec dfilms à Marseille et avec la délégation régionale Ina-Méditerranée (dans sa mission de valoriser auprès du plus grand nombre ce patrimoine), propose cette invitation à André S. Labarthe, en forme de voyage à travers l’histoire du cinéma, avec une sélection d’épisodes de Cinéastes, de notre temps, qui seront systématiquement associés à un film du cinéaste « raconté ».