À l’occasion de la réédition de cinq films de John Cassavetes en copies numériques, l’Institut de l’image revient sur l’œuvre du plus anti-hollywoodien des cinéastes américains, et tout à la fois l’un des plus grands.
« Cassavetes a été la liberté faite homme. Ses films ont été l’énergie faite cinéma. Mouvement. Pulsation. Rythme. Rupture. Le cinéma de Cassavetes est un cinéma en prise directe sur le corps des acteurs, la pulsation de leur cœur. Du cinéma jazz, qui ne peut que se renouveler ou mourir, mais jamais s’arrêter ».
États-Unis, années 60. Benny, Hugh et Lelia sont frères et sœur et partagent à New York le même appartement. Alors que Benny passe ses journées dans les rues et les bars, Hugh tente de faire carrière comme musicien de jazz. Lélia quant à elle veut être écrivain…
« Shadows est un film sans intrigue. Par de continuelles improvisations et explosions de sentiments, la tension du film monte graduellement et simultanément une image de la grande ville se forme dans l’esprit du spectateur. En un sens, le film n’a ni queue ni tête. Au mot fin, rien n’a beaucoup changé. Mais cette qualité de l’accidentel, du fragmentaire, est précisément ce qui rend le film si spontané, si convaincant, si véridique. »
Après une nuit un peu folle, Richard rentre chez lui et se dispute avec sa femme Maria. Après lui avoir annoncé son intention de divorcer, il claque la porte et part retrouver une autre femme. Maria décide alors de passer la nuit dans un night club avec ses amies…
« Faces est devenu plus qu’un film : c’est devenu une manière de vivre, un film contre les autorités et les pouvoirs qui empêchent de s’exprimer selon leurs désirs… »
Contremaître sur les chantiers, Nick est submergé de travail et ne peut rentrer chez lui pour la nuit. Après avoir laissé ses enfants à sa mère, sa femme Mabel est déprimée. Écrasée par le poids de sa famille et les conventions de la société, elle glisse doucement vers la folie…
« J’ai écrit ce scenario pour ma femme, Gena Rowlands, actrice magnifique, mais il ne s’agit pas d’une autobiographie. Ce travail est né d’un désespoir, de l’interrogation sur le sens de notre vie. »
La célèbre comédienne de théâtre Myrte Gordon est la vedette d’une pièce de Sarah Goode : "The Second Woman". Après une représentation à New Haven, Myrte assiste à la mort d’une jeune admiratrice passionnée dans un accident…
« Opening Night traite des réactions des gens lorsqu’ils commencent à vieillir. Comment « gagner » quand on n’est plus aussi désirable qu’avant, quand on n’a plus autant confiance en soi, en ses capacités, qu’on a moins d’énergie… et qu’on en est conscient. »
Cosmo Vitelli, patron d’une boîte de strip-tease criblé de dettes, est contraint par la Mafia de tuer un vieux bookmaker chinois…
« Variation poétique sur le thème de l’artificialité et de la condition artistique, Meurtre d’un bookmaker… mélange un portrait d’homme au pied du mur à une esthétique délicatement colorée et labyrinthique. Cassavetes y dessine un monde spectral, mais aussi, sans doute, son œuvre la plus musicale, bâtie autour de l’errance de l’énigmatique Cosmo Vitelli. »
Cité du livre 8 - 10, rue des Allumettes 13098 Aix-en-Provence cedex 2 - 04 42 26 81 82
