S’il existe dans l’histoire du cinéma un film « de Noël », c’est bien La vie est belle, que la télévision américaine programme d’ailleurs traditionnellement à cette période. Mais l’œuvre de Frank Capra ne se limite pas à un film, aussi génial soit-il. New York-Miami, L’Extravagant Mr Deeds, Arsenic et vieilles dentelles ou Mr Smith au sénat sont autant de classiques de la comédie américaine. Et si ces films rencontrent encore aujourd’hui le même succès, s’ils résistent admirablement à l’épreuve du temps, c’est que Capra nous parle encore, à travers les années, d’un monde qui change mais où certaines choses demeurent. Chez cet humaniste, le cinéma « sans cesser d’être divertissant, exerce une fonction sociale, politique, voire spirituelle » (Joël Magny).
« J’ai pris le parti de ceux qui risquent le tout pour le tout, des désespérés, de ceux qui sont maltraités pour des raisons de race ou d’argent. Que d’autres fassent des films sur les grands mouvements de l’Histoire. Moi, je fais des films sur le type qui balaie la rue. » disait Capra. À la lecture de ces lignes, on comprend pourquoi un autre humaniste, John Cassavetes, le considérait comme « le plus grand de tous les réalisateurs américains. »