Samedi 21 novembre à 13h30 en présence du réalisateur. Une séance organisée avec le groupe de travail "mémoires et cinéma", en coopération avec France Alzheimer Bouches du Rhône et l’Association Pro-Fil.
Les frontières séparant le cinéma documentaire de la fiction sont devenues au fil des ans de plus en plus floues. Définir ce que recouvre le documentaire suppose le plus souvent d’énoncer ce qu’il n’est pas. Aussi, plutôt que de se lancer dans cette quête vraisemblablement sans fin, nous avons imaginé nous poser la question de savoir ce qu’il peut. Que peut le documentaire ? Que peut le cinéma sur les affaires du monde ? En quoi et comment le cinéma agit-il sur nos vies ? Nous aide t-il à mieux comprendre, à mieux voir, à voir autrement, à entendre la rumeur de tout ce qui quotidiennement bouge, se modifie et se recompose ou n’est-il que le miroir plus ou moins déformant de ce que nous savons déjà ? Ce temps dédié au cinéma documentaire a vocation à se répéter dans le temps car nous avons pleinement conscience qu’en réalité savoir ce que peut le documentaire est une réflexion aussi vaste que de savoir ce qu’il est.
De nombreux débats seront organisés en présence de réalisateurs, mais aussi de celles et ceux qui réfléchissent le cinéma et qui le diffusent, ce qui nous permettra aussi d’établir à cette occasion de nombreux partenariats (avec Amnesty International, les Journées du handicap, le groupe mémoires et cinéma…).
Image ci-dessus : Wang Bing, À la folie
Une programmation organisée dans le cadre du Mois du film documentaire (16e édition). www.moisdudoc.com
En 1935, le président F.D. Roosevelt décida d’envoyer des écrivains dans chaque État américain, afin de dresser un portrait de l’Amérique durant la Grande Dépression. Certains se rendirent dans la ville de Barre, Vermont et recueillirent les témoignages de ses habitants. La plupart étaient des travailleurs de la pierre venus d’Europe, attirés par l’ouverture des plus grandes carrières de granit du monde. Les personnes qui apparaissent dans ce film sont les habitants de Barre aujourd’hui. Ils ont rendu le film possible en restituant la parole originale de leurs ancêtres.
Samedi 21 novembre à 13h30 en présence du réalisateur. Une séance organisée avec le groupe de travail "mémoires et cinéma", en coopération avec France Alzheimer Bouches du Rhône et l’Association Pro-Fil.
Un hôpital psychiatrique du sud-ouest de la Chine. Une cinquantaine d’hommes vivent enfermés traînant leur mal-être du balcon circulaire grillagé à leur chambre collective. Ces malades, déviants ou opposants, éprouvent au quotidien leur résistance physique et mentale à la violence d’une liberté restreinte…
« À la folie est littéralement un film de dingues réalisé par un cinéaste fantôme, une œuvre colossale, hors-norme et inédite à bien des niveaux, qui n’a même pas conscience de l’être. »
Il y a tant d’images dans le monde, qu’on croit avoir tout vu. Tout pensé. Depuis des années, je cherche une image qui manque. Une photographie prise entre 1975 et 1979 par les Khmers rouges, quand ils dirigeaient le Cambodge. À elle seule, bien sûr, une image ne prouve pas le crime de masse ; mais elle donne à penser ; à méditer. À bâtir l’histoire. Je l’ai cherchée en vain dans les archives, dans les papiers, dans les campagnes de mon pays. Maintenant je sais : cette image doit manquer ; et je ne la cherchais pas - ne serait-elle pas obscène et sans signification ? Alors je la fabrique… (Rithy Panh)
Présenté par Catherine Poitevin (monteuse de plusieurs films de Rithy Panh) samedi 21 novembre à 18h15
Partout en Europe, sous les assauts répétés des politiques d’aménagement, la ville se lisse, s’embourgeoise, s’uniformise. Cette transformation se fait au prix d’une exclusion des classes populaires, repoussées toujours plus loin des centres-villes. L’élection de Marseille en 2013 au titre de « Capitale Européenne de la Culture » a permis une accélération spectaculaire de cette mutation. Là où brutalité et pelleteuses avaient pu cristalliser les résistances, les festivités, parées de l’aura inattaquable de la « Culture », nous ont plongés dans un état de stupeur…
Suivi d’un débat avec le réalisateur mercredi 25 novembre à 20h30
Une journée « dans les yeux » d’une jeune fille mal voyante qui écrit et récrit pendant des mois une lettre d’amour à un compagnon de classe sans avoir le courage de la lui envoyer. Dans les yeux d’Anna, Mauro et Giovanni, une famille de mal voyants dans laquelle seul Pier Paolo voit. Une journée avec Zaira, qui doit subir une opération et risque de devenir aveugle. Une journée dans les yeux de Vito, qui ne sait pas si son fils Daniele, qui vient de naître, va avoir la même maladie que lui…
Suivi d’un débat avec le réalisateur animé par Thierry Roche, Professeur de cinéma à l’Université d’Aix-Marseille, vendredi 20 novembre à 17h (dans le cadre des journées du handicap)
Entre ces murs, il y a trois cents hommes, il y a l’urgence. Ils ont des noms mais ils ont perdu leur histoire en route. Ils rient et se confrontent, ils refont le monde, celui qu’ils ont perdu. Ils ont un lit. Là ils attendront le jour. C’est Forbin, la nuit à Marseille…
« (..) ce centre (…) a quelque chose d’un hospice de Jean Genet, d’une cour des miracles de Fassbinder. Sauf qu’il existe vraiment, quelque part dans Marseille, 300 Hommes nous en offrant le témoignage salutaire et éprouvant. »
La Fraction Armée Rouge (RAF), organisation terroriste d’extrême gauche, également surnommée « la bande à Baader » ou « groupe Baader-Meinhof », opère en Allemagne dans les années 70. Ses membres, qui croient en la force de l’image, expriment pourtant d’abord leur militantisme dans des actions artistiques, médiatiques et cinématographiques. Mais devant l’échec de leur portée, ils se radicalisent dans une lutte armée, jusqu’à commettre des attentats meurtriers qui contribueront au climat de violence sociale et politique durant « les années de plomb »…
Adi Rukun est ophtalmo itinérant. Au gré de ses visites, il enquête sur les circonstances de la mort de son frère aîné, accusé de « communisme » et assassiné pendant les grands massacres de 1965 et 1966 en Indonésie. La caméra de Joshua Oppenheimer accompagne Adi dans sa confrontation avec les assassins. Patiemment, obstinément, malgré les menaces, ils s’emploient ensemble à vaincre le tabou du silence et de la peur…
Suivi d’un débat avec Christophe Journeau (Amnesty International) lundi 23 novembre à 20h
Dernier survivant des Sonderkommandos, Silvano Lippi n’a rien oublié, de son arrestation au port du Pirée au soir où, chez un ami, il a enfin parlé de sa déportation. Giovanni Cionni ne souhaite pas seulement enregistrer le témoignage du nonagénaire mais l’accompagner, à sa demande, dans son retour à Mauthausen. Cadrant le visage – en particulier le regard – du vieil homme avec une qualité d’écoute que l’on retrouve dans la justesse du montage, le cinéaste fera apparaître dans des cartons adressés à Silvano la chronologie des moments où il s’est confié… (Charlotte Garson)
Suivi d’un débat avec le réalisateur et avec Maria Bonsanti, directrice artistique du festival « Cinéma du réel », vendredi 20 novembre à 20h