L’Institut de l’image ouvre la saison 2015/2016 par un cycle consacré à un « cinéaste cinéphile », Quentin Tarantino. Tarantino est mû par une passion dévorante pour le cinéma sous toutes ses formes et dans tous ses genres, une passion tantôt considérée comme une force, tantôt comme une limite à son propre cinéma. Chaque plan y deviendrait la reprise maniériste d’un plan préexistant, chaque film la relecture d’un, ou d’autres films, le tout dans un rapport à la violence parfois un peu trop jouissif au goût de certains, même si Django Unchained a été unanimement salué par la critique. Le cinéaste aurait-il enfin mis ses plus farouches détracteurs dans sa poche ? Rien n’est moins sûr, mais ne doutons pas du talent d’un conteur hors pair, dont le succès réside peut-être justement dans cette capacité à raconter des histoires, à étirer les durées, à diriger des acteurs, et à transcender les genres, y compris les plus triviaux, en leur rendant de vibrants hommages. Une caractéristique du cinéma de Tarantino consiste à sortir de l’oubli, voire du purgatoire, des films, des acteurs, ou des genres qui y avaient sombré. C’est en cela, aussi, qu’il est précieux.
On regrettera l’absence de Boulevard de la mort (Death Proof, 2007), actuellement indisponible pour des questions de droits.