Une œuvre inspirée avec déjà certains thèmes récurrents du maître, comme la transgression des règles de la féodalité.
À l’occasion de la réédition en copies neuves restaurées de nombreux films d’Akira Kurosawa, dont certains inédits au cinéma en France (Je ne regrette rien de ma jeunesse, Qui marche sur la queue du tigre…), ou d’autres invisibles depuis longtemps sur grand écran (le grandiose Kagemusha, produit avec l’aide de George Lucas et Francis Coppola) l’Institut de l’image se penche sur l’œuvre de celui qui fut à une époque le plus populaire des cinéastes japonais.
« Cinéaste comblé par le succès public et la reconnaissance critique internationale, Kurosawa a encore aujourd’hui une influence considérable, sur le western par exemple. Clint Eastwood confie volontiers que Yojimbo est pour lui source d’inspiration.
Son cinéma scrute l’écart entre la culture féodale traditionnelle, fondée sur la négation de l’individu, et l’apprentissage de la démocratie dans un monde corrompu par le pouvoir et l’excès de l’affirmation de soi. Les contradictions du Japon moderne sont la richesse de son œuvre. Concilier l’esprit du Japon des samouraïs et l’humanisme est la vertu majeure de son cinéma. »
Au XIIe siècle, les guerres de clans font rage au Japon. Le prince Yoshitsune est pourchassé par son frère aîné, jaloux de sa récente victoire sur le clan Heike. Yoshitsune prend alors la fuite, aidé par six fidèles vassaux déguisés en moines…
Une œuvre inspirée avec déjà certains thèmes récurrents du maître, comme la transgression des règles de la féodalité.
Kyoto, 1933. Alors qu’un régime militaire est instauré au Japon, le professeur d’université Yagihara est démis de ses fonctions car jugé trop démocrate par ses pairs. Il est soutenu par un petit groupe d’étudiants progressistes…
Un film politique d’après-guerre, inspiré de faits réels, autour de la jeunesse dans un Japon en voie de démocratisation.
Au XVe siècle, un bandit reconnaît avoir tué un samouraï. La femme du défunt s’accuse du meurtre et un bûcheron les contredit. L’esprit du samouraï déclare, quant à lui, qu’il s’est suicidé. Qui croire ?
« J’adore Rashômon. Certaines personnes ont cru déceler dans Reservoir Dogs une structure à la Rashômon. Je comprends ce rapprochement puisque, dans les deux films, il s’agit de raconter une histoire selon différents points de vue. »
Japon. XVIe Siècle. Un village de paysans, désespérés des attaques répétées de bandits qui les conduisent à la ruine et à la famine, font appel à 7 guerriers afin de les protéger et de les aider à se défendre…
« Le plus frappant en redécouvrant le chef-d’oeuvre de Kurosawa, dans un magnifique retirage respectant sa durée originale, est de constater combien le grand écran prend la mesure de ce film épique. »
Un vieil homme, propriétaire d’usine, est obsédé par la menace atomique qui, croit-il, pèse encore sur le Japon après Hiroshima et Nagasaki. Pour échapper à cette menace, il fait construire un abri souterrain, puis pense à émigrer au Brésil avec toute sa famille…
Œuvre engagée aux accents satiriques, évoquant les conséquences sociales des bombardements atomiques.
Dans le Japon féodal, alors que les guerres civiles font rage, les généraux Washizu et Miki rentrent victorieux chez leur seigneur Tsuzuki. Ils traversent une mystérieuse forêt et rencontrent un esprit qui leur annonce leur destinée…
« Kurosawa et Shakespeare, ce n’est pas seulement l’histoire d’une rencontre par-delà les siècles, c’est la fusion de deux univers, de deux modes de pensée, de deux modes d’écriture : Le Château de l’araignée et Ran font partie des adaptations les plus abouties (…), pleinement cinématographiques, tout en étant dans la ligne de la tradition théâtrale. »
Dans les bas-fonds d’Edo, à l’écart du reste de la ville, se dresse une auberge miteuse tenue par Rokubei et sa femme. Une dizaine de personnes vivent dans cette cour des miracles, parmi lesquelles un acteur raté, un ancien samouraï, une prostituée et un voleur…
Kurosawa livre ici une fable pessimiste sur le monde de la misère et des déshérités, sur lequel il reviendra notamment, mais en couleurs cette fois, dans Dode’s Kaden.
…
Iwabuchi, président d’une société pour la mise en valeur des terrains inutilisés, marie sa fille Yoshiko à son secrétaire. Le sous-directeur, Wada est alors arrêté par la police. Wada et le comptable sont accusés d’avoir reçu des pots de vin d’une compagnie de construction…
« J’ai voulu démasquer cette race [la nouvelle classe dirigeante japonaise née du miracle économique] et faire un film sur la corruption de la haute finance. »
À la fin de l’ère Edo, un samouraï solitaire, Sanjuro, arrive dans un village écartelé entre deux bandes rivales, menées d’un côté par le bouilleur de saké Tokuemon, de l’autre par le courtier en soie Tazaemon…
« Le premier héros de films de sabre cynique et opportuniste (une révolution au Japon dans l’histoire du genre), plutôt occupé à faire commerce de son talent au lieu d’en faire usage » (Charles Tesson).
Yojimbo inspira Sergio Leone pour son western Pour une poignée de dollars (1964).
Actionnaire d’une grande fabrique de chaussures, Kingo Gondo décide de rassembler tous ses biens pour racheter les actions nécessaires pour devenir majoritaire. C’est alors qu’on lui apprend qu’on a enlevé son fils et qu’une rançon est exigée…
« Au Japon, jusqu’alors, le kidnapping était monnaie courante, et pratiquement impuni. Par une curieuse coïncidence, après la sortie de mon film, on a modifié le code pénal. »
Un jeune garçon handicapé conduit à travers un quartier déshérité, reflet négatif du Japon industriel, un tramway sorti de son imagination, dont il reproduit le bruit par une onomatopée locale : "Dodes’kaden, dodes’kaden…"
Le premier film en couleur de Kurosawa, « une critique stylisée de la société de consommation du Japon » (Max Tessier).
Présenté par Régine Chopinot, chorégraphe, mardi 22 mars à 20h30
Le même jour à 18h30, rencontre-projection : "Chopinot au Japon"
Régine Chopinot et Jean-baptiste Warluzel, vidéaste, présentent
une carte postale filmée (réalisée par João Garcia), et le documentaire sur Pacifikmeltingpot, projet de recherche et de création finalisé au Japon en septembre 2015.
À la suite de la rencontre, un pot sera offert avant la projection de Dodes’Kaden à 20h30
1572. Dans un Japon en proie à des guerres incessantes, Shingen Takeda voudrait agrandir le territoire de son clan. Mortellement blessé au cours d’une bataille, il fait promettre à ses généraux de garder le secret de sa mort pendant trois ans…
« Kagemusha, c’est une fable, un jeu ironique sur la fragilité du pouvoir, sur l’importance des apparences (…). Si le film aborde l’Histoire avec un grand H, il est surtout le reflet d’une thématique personnelle, l’une des plus riches de toute l’histoire du cinéma. »
Au XVIe siècle, dans un Japon ravagé par la guerre, Hidetora Ichimonji décide de partager son fief entre ses trois fils pour finir ses jours heureux et en paix. Mais les dissensions entre les trois frères plongent rapidement leurs familles, leurs foyers et la région dans le chaos…
« La noirceur de la vision (…) s’accompagne d’une fulgurante précision du trait, d’une prodigieuse beauté. »
Huit rêves d’Akira Kurosawa « adaptés » au cinéma : "Soleil sous la pluie", "le Verger aux pêchers", "la Tempête de neige", "le Tunnel", "les Corbeaux", "le Mont Fuji en rouge", "les Démons gémissants", "le Village des moulins à eau"…
« Quand il rêve, l’homme est (…) audacieux et intrépide comme un génie. Voilà ce à quoi je me suis attaché au moment de filmer ces huit rêves. Pour faire un film de ce scénario, il était indispensable de s’exprimer avec audace et sans peur… comme dans un rêve. »