Major Dundee a gardé les traces du violent conflit ayant opposé Peckinpah à ses producteurs. Mais le film a survécu malgré ses blessures, et « reste l’une des plus belles fresques jamais réalisées sur la guerre de Sécession. »
La violence stylisée et emphatique des films de Sam Peckinpah occulte une autre dimension de son œuvre, une profonde mélancolie qui mine des personnages souvent vieillissants, fatigués, « au bout du rouleau ». Des personnages mûs par des idéaux d’une autre époque, qui reflètent l’anachronisme de Peckinpah, cinéaste d’un autre temps qui a pourtant largement contribué, dans les années 60, à faire entrer un certain cinéma hollywoodien, arrivé en bout de course, dans sa modernité (il y a un « avant » et un « après » Peckinpah – lui-même héritier de John Ford, et influence majeure de Tarantino). C’est peut-être de ce tiraillement, de ce conflit que naît la violence des films du dernier grand « hors la loi » d’Hollywood, homme désespéré et cinéaste inspiré qui, en l’espace de trois décennies, aura construit l’une des œuvres les plus marquantes du cinéma américain. C’est avec cette œuvre pleine de bruit et de fureur que l’Institut de l’image vous donne rendez-vous pour ouvrir la saison 2016-2017.
Photo ci-dessus : Steve McQueen dans Guet-apens (The Getaway, 1972).
Durant les derniers mois de la guerre de Sécession, le Major Dundee, commandant nordiste, poursuit des Apaches qui ont attaqué un poste de cavalerie et enlevé des enfants. Il prend la tête d’une troupe hétéroclite composée de volontaires et de prisonniers sudistes…
Major Dundee a gardé les traces du violent conflit ayant opposé Peckinpah à ses producteurs. Mais le film a survécu malgré ses blessures, et « reste l’une des plus belles fresques jamais réalisées sur la guerre de Sécession. »
Au sud du Texas, Pike Bishop et ses hommes s’apprêtent à attaquer les bureaux de la compagnie de chemin de fer. Mais ils sont attendus de pied ferme par Duke Thornton et ses chasseurs de primes…
« Coup de tonnerre dans le ciel du western hollywoodien (…), The Wild Bunch est un opéra de la violence mais aussi une méditation (…) sur le vieillissement et la trahison, sur la possibilité d’un dernier tour de piste qui rejoindrait les itinéraires moraux des héros du passé. »
Un intellectuel américain vient habiter en Cornouaille, dans le village natal de son épouse. Le couple, qui fuyait la violence, se heurte à l’hostilité des autochtones…
« Que ce soit par le montage ou par l’écriture tout chez Peckinpah nous ramène à une force destructrice dont l’homme ne semble pas capable de se détacher. »
Un couple de truands doit mettre au point un dernier hold-up avant de fuir vers le Mexique…
« Peckinpah a réalisé deux films sans concessions sur le couple : Les Chiens de paille et Guet-apens, marqués du sceau du doute et de la duplicité (…) Car Guet-apens est aussi une histoire d’amour et il ne faut pas négliger le romantisme de Peckinpah. (…) Jusqu’où une femme peut-elle aller par amour ? Sans doute plus loin qu’un homme semble être [sa] réponse. »
En 1881, au Nouveau-Mexique, Pat Garrett rend visite à son ancien compagnon de route, Billy. Il lui annonce qu’il est devenu le nouveau shérif du comté et lui enjoint de fuir au Mexique…
« Si des opus comme La Horde sauvage, Croix de fer, Chiens de paille ou Alfredo Garcia illustrent pleinement ce que François Causse a appelé « la violence du crépuscule », Pat Garrett… s’attache plutôt à montrer « la lumière du crépuscule » et tout ce qu’elle peut irradier de splendeur et de douleur. »
La fille d’un puissant propriétaire foncier mexicain, tombée enceinte, doit révéler le nom de son séducteur. Le père offre alors une forte récompense à qui lui apportera la tête d’Alfredo Garcia…
« Dans cinquante ou cent ans, le gens verront ce film comme nous voyons Faulkner aujourd’hui (…) et se demanderont pourquoi nous n’avons pas su comprendre Alfredo Garcia. »
Mike Locken travaille comme tueur d’élite avec son ami George Hansen pour une agence rattachée à la CIA. Pendant une mission, Hansen retourne sa veste et trahit son ami, qui n’aura plus qu’une idée en tête : se venger…
Suite à l’échec commercial d’Alfredo Garcia, Peckinpah réalise pour se remettre en selle un film d’action aux accents désenchantés, où un James Caan claudiquant affronte Robert Duvall et des ninjas !
En 1943 sur le front russe, le sergent Steiner, soldat d’élite de la Wermacht, s’oppose à son supérieur, un aristocrate prussien lâche et avide de gloire, qui convoite la croix de fer…
« Chant du cygne génial et baroque, salué en son temps par Orson Welles (…), Croix de fer développe les thèmes chers à Peckinpah et transcende par sa violence et son nihilisme tous les autres films antimilitaristes réalisés avant ou après lui. »
En Arizona, des camionneurs forment un convoi contestataire par solidarité avec « Rubber Duck », l’un des leurs en butte aux persécutions du shérif Wallace. Après le passage au Nouveau-Mexique, les forces de l’ordre se déploient pour disperser les manifestants, mais la résistance s’organise en même temps que l’affaire prend de l’ampleur…
Un personnage à Rubber Duck : « Ils sont tous derrière toi ! » - Rubber Duck : « Non, je suis juste en train de rouler devant eux. »