Film de fin d’études à l’Université de New York distribué en salles, Permanent Vacation est l’ébauche des œuvres à venir. Une déambulation urbaine sur une musique du saxophoniste John Lurie, l’alter-ego de Jarmusch dans ses premiers films.
Les sorties successives de Paterson en décembre, et le 1er février du documentaire sur Iggy Pop et les Stooges Gimme Danger, étaient l’occasion rêvée de consacrer une rétrospective à Jim Jarmusch. Icône du cinéma indépendant aux influences très européennes – parmi lesquelles Robert Bresson, programmé ici-même en janvier – Jarmusch est aussi devenu un cinéaste culte dans les années 80, en partie grâce à la place essentielle que tiennent la musique et les musiciens dans ses films. On peut en effet y croiser régulièrement Tom Waits, John Lurie ou Iggy Pop, pour ne citer qu’eux, et ses bandes originales comptent quelques-uns des classiques du genre : Dead Man par Neil Young, Ghost Dog par RZA, les « éthiopiques » de Mulatu Astatke pour Broken Flowers. « Jarmusch, qui a déjà tourné des vidéo-clips pour Talking Heads, Tom Waits, Neil Young & Crazy Horse et Big Audio Dynamite, n’aurait-il pas opté pour le cinéma uniquement pour continuer avec plus de liberté ses passionnants travaux : imaginer des histoires avec musiques pour des musiciens qui ont des histoires ? » pouvait-on lire dans les Inrocks (Tewfik Hakem) à la sortie de Ghost Dog en 1998. La musique est bel et bien au cœur du cinéma de Jim Jarmusch, comme vous pourrez le vérifier avec cette quasi-intégrale de son œuvre.
Le récit de deux jours et demi de la vie d’Aloysious Parker, jeune vagabond confronté à des situations diverses et à des gens pratiquement tous étrangers au monde du travail quotidien…
Film de fin d’études à l’Université de New York distribué en salles, Permanent Vacation est l’ébauche des œuvres à venir. Une déambulation urbaine sur une musique du saxophoniste John Lurie, l’alter-ego de Jarmusch dans ses premiers films.
Willie est obligé d’héberger chez lui sa jeune cousine, Eva, venue de Hongrie pour rendre visite à sa tante de Cleveland. Le copain de Willie, Eddie, en pince pour Eva. Le trio part pour Cleveland…
Un road-movie en noir et blanc, où le style de Jarmusch est déjà en place : lenteur du rythme, précision des cadrages, humour pince-sans-rire, regard tendre sur une Amérique désoeuvrée.
Présenté par Francisco Ferreira jeudi 9 février à 20h30
Francisco Ferreira est maître de conférences en Études cinématographiques et en Littérature comparée à l’Université de Poitiers
Dans le bayou de Louisiane, un monde de malchance et d’ennuis pour Jack et Zack. Ces deux paumés se retrouvent en prison et rencontrent le joyeux Roberto. Il les entraîne à s’évader…
« We all scream for an ice cream ! » Le comique italien Roberto Benigni débarque dans l’Amérique profonde et y sème un vent de folie.
Memphis, Tennessee. Un couple de Japonais en pélerinage, une jeune femme venant chercher les restes de son mari, quelques copains dépressifs et alcooliques vont se croiser sans vraiment se rencontrer…
Premier film à sketchs du cinéaste, et pas le dernier, Mystery Train est une balade nocturne et romantique dans la ville du « King ».
Cinq histoires de taxis se déroulant simultanément dans cinq villes : Los Angeles, New York, Paris, Rome, Helsinki…
Nouveau film à sketchs, mais à travers le monde cette fois. Une galerie de portraits où l’on retrouve des habitués des films de Jarmusch (Benigni, Bankolé) mais aussi des apparitions « d’un film », comme Gena Rowlands ou Béatrice Dalle.
Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, Bill Blake, jeune comptable en route pour le confins de l’Ouest américain, entreprend un voyage initiatique où il devient malgré lui un hors-la-loi…
Un voyage initiatique, poétique et funèbre à travers l’Amérique des pionniers, transcendé par l’envoûtante partition de Neil Young.
Ghost Dog est un tueur professionnel mû par le code de conduite des samouraïs. Trahi par ses commanditaires, il se retourne contre eux…
« Réconciliant (…) romantisme noir et pulsation rap, mysticisme soul et mélancolie urbaine (tout le hip-hop de Wu-Tang, en somme), Ghost Dog est construit comme une chanson du groupe : dans un territoire illimité de collages atmosphériques, la précision des climats sensibles et sophistiqués. »
Autour de quelques tasses de café, le temps de deux ou trois cigarettes, divers personnages discutent de sujets aussi variés que la caféine, les glaces à l’eau, Abbott & Costello, les théories du complot contre Elvis, le Paris des années vingt, etc.
« De ce bavardage digressif (…) jaillit une galerie de portraits en noir et blanc moins souvent anodins que savoureux, qui enluminent la fascination exercée par l’univers musical sur Jim Jarmusch. »
Don vient d’être largué par sa dernière conquête. Mais il replonge dans son passé quand il reçoit une lettre rose mystérieuse, qui vient d’une ancienne petite amie anonyme, et l’informe qu’il a un fils âgé de 19 ans qui est à la recherche de son père…
« Broken Flowers est un film de la perte du monde, la mise en forme soyeuse et élégamment souriante d’une déliaison. L’homme parti sur la barque des morts est encore bien loin du port. »
Un mystérieux homme solitaire est sur le point d’achever une mission, dont l’objet n’est pas dévoilé. À la fois concentré et rêveur, il accomplit un voyage à travers l’Espagne, mais aussi à l’intérieur de sa conscience…
« On connaissait Jim Jarmusch, héritier de John Cassavetes, initié par Nicholas Ray, parrainé par Wim Wenders et "cousin" des frères Kaurismäki, le voici parent éloigné de David Lynch. »
Après avoir vécu plusieurs siècles et influencé les carrières de nombreux musiciens et scientifiques connus, Adam vit reclus dans une maison délabrée à Detroit. Il est devenu convaincu que l’humanité est condamnée…
« Si Only Lovers… trouble à ce point, c’est qu’(…)il fait surgir dans la texture imagée et minimaliste de ses plans la singulière emprise de l’inexistant sur l’existence. »
Paterson vit à Paterson, New Jersey. Cette ville de poètes – de William Carlos Williams à Allen Ginsberg – tombe aujourd’hui en décrépitude. Chauffeur de bus d’une trentaine d’années, il mène une vie réglée aux côtés de Laura, et, chaque jour, écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas…
« Tout s’emboîte et fait sens, inscrivant Paterson dans la filmographie de Jim Jarmusch comme la pièce manquante du puzzle. »