De tous les cinéastes russes, Andreï Tarkovski est probablement celui qui aura suscité le plus de passions et d’interprétations parmi les cinéphiles du monde entier, celui dont chaque film, un peu à l’image de Kubrick, aura provoqué la plus grande attente pour finalement marquer d’une pierre blanche l’histoire du cinéma. Une œuvre courte (7 films) mais immense, aujourd’hui à redécouvrir en copies neuves restaurées à l’Institut de l’image.
Image ci-dessus : Solaris (1972)
Un petit garçon, pour venger ses parents, rejoint les partisans soviétiques qui luttent contre les nazis…
« L’Enfance d’Ivan, par la liberté qu’il s’accorde face au genre, est un film qui s’apparente plutôt à une Nuit du chasseur slave (plus métaphysique que féerique), où le regard d’un gamin s’élance à l’assaut blême d’un bois de bouleaux sans début ni fin. »
Film construit en huit tableaux qui évoquent la figure du moine Andreï Roublev, peintre d’icônes, sa création artistique et la Russie du XVe siècle…
« Je ne voulais ni d’un film historique ni d’un film biographique, mais d’autre chose. Cette autre chose était l’exploration du don poétique du grand peintre russe. J’avais envie d’évoquer (…) la psychologie de la création, et de sonder l’âme et la conscience sociale de l’artiste qui veut créer d’impérissables valeurs spirituelles. »
Au terme d’un long voyage, l’astronaute Kris Kelvin arrive dans la station orbitale d’où les scientifiques observent la planète Solaris. Il comprend bientôt que la planète génère l’apparition de souvenirs lorsqu’il se retrouve confronté à sa compagne disparue…
Un "anti"-2001, l’Odyssée de l’espace consacré à un « oubli impossible » (Jacques Aumont), où Tarkovski met l’humain et l’amour au cœur de son film.
Un homme frappé par la maladie se souvient de son passé. Des images de sa mère et de sa femme lui reviennent…
« C’est avec Le Miroir que j’ai commencé à comprendre que faire un film (…) n’est pas juste une étape dans une carrière, mais un acte qui détermine tout un destin. Pour la première fois, j’osai parler avec les moyens du cinéma (…) de ce qui me tenait le plus à cœur, de ce que j’avais de plus sacré. »
Un « stalker » guide deux voyageurs dans un périple à travers la « Zone », un vaste no man’s land où peu osent s’aventurer, à la recherche d’un endroit magique…
Comme Solaris, Stalker est devenu un classique de la science-fiction métaphysique (énigmatique ?), et l’une des œuvres phare de Tarkovski.
Gortchakov veut écrire un livre sur un compositeur russe du XVIIIe siècle qui vécut en Italie et ne retourna dans son pays que pour y mourir. Accompagné d’une interprète, il quitte Rome pour aller admirer une fresque de Piero della Francesca…
« J’ai voulu faire un film sur la nostalgie russe, cet état d’âme si particulier qui s’empare de nous lorsque nous nous retrouvons loin de notre pays (…). Mais comment pouvais-je supposer (…) que cette mélancolie étouffante et inextricable, qui couvre tout l’écran de mon film, allait aussi être mon lot ? »
Un homme qui vit sur une île avec sa femme et son fils apprend par la télévision l’imminence d’une catastrophe…
« L’homme perd ses raisons de vivre parce que son univers se rétrécit et voit disparaître son harmonie. C’est à partir de ces réflexions que j’ai décidé de réaliser Le Sacrifice. Le moyen de revenir à un rapport normal avec la vie est de restaurer un rapport avec soi-même. »
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