« Une histoire policière irrévérencieuse qui frise (…) la parodie pure et simple [où] Suzuki malmène les sempiternelles histoires de détectives qui commencent à lasser le public. »
Considéré comme l’inventeur du « polar pop » japonais, Seijun Suzuki est surtout connu et reconnu pour ses films des années 1960, et pour leur style si particulier, qui culmine en 1967 avec le légendaire La Marque du tueur. Quiconque a vu les films de Quentin Tarantino, Jim Jarmusch ou Wong Kar-wai reconnaîtra dans les films de Suzuki une influence majeure pour ces cinéastes, dont on pourra vérifier l’importance à travers six films ressortis en copies numériques restaurées.
Image ci-dessus : La Jeunesse de la bête (1963)
Après l’embuscade d’un gang de yakusas par deux autres et la mort de nombreux gangsters des clans agressés, l’un des auteurs du guet-apens est arrêté. Dans un esprit de vengeance bien compréhensible, les clans Sakura et Otsuki attendent sa sortie de pied ferme …
« Une histoire policière irrévérencieuse qui frise (…) la parodie pure et simple [où] Suzuki malmène les sempiternelles histoires de détectives qui commencent à lasser le public. »
Le détective Tajima joue un jeu dangereux : afin de venger la mort d’un de ses amis, il accumule les délits. Conformément à ses plans, les Yakuza le recrutent rapidement et il intègre le gang qu’il veut détruire en semant la discorde de l’intérieur …
« Suzuki établit avec ce film le chaînon manquant entre la production commerciale de série B et la nouvelle vague japonaise représentée par les brûlots agressifs et désespérés de Nagisa Oshima. »
Après la seconde guerre mondiale, dans un Japon meurtri, cinq prostituées vivent en groupe dans un ghetto de Tokyo. Telle une famille unie, elles défendent leur territoire et leurs intérêts communs…
« Avec La Barrière de chair, sans doute un de ses meilleurs films, Suzuki se surpasse dans le domaine de la stylisation outrancière : (…) les éclairages violents et les décors de ruines accentuent la théâtralité de ce huis clos moite et sexuel. »
Dans les années 1930, Harumi est une prostituée dont l’amant vient de se marier à une femme qu’il n’aime pas. Dépitée, elle se rend en Mandchourie, en plein conflit sino-japonais, pour y travailler avec d’autres filles. Elle y devient vite le souffre-douleur d’un officier violent…
Un versant plus sobre et réaliste du cinéma de Suzuki, avec cette vision hallucinée de la guerre filmée en scope noir et blanc.
Tetsuya Hondo est un yakuza dont le clan vient récemment d’arrêter ses activités. Il est contacté par un clan rival mais décline l’offre. Comprenant qu’il met ainsi en péril sa vie ainsi que celles de ceux de son clan, son chef lui demande de quitter Tokyo et de devenir vagabond…
Dans l’utilisation des couleurs, de la musique, dans son invention formelle éclatante, Le Vagabond de Tokyo est l’une des oeuvres les plus radicales et modernes de Suzuki.
Le tueur numéro 3 devient la cible de ses commanditaires après avoir raté un contrat. Alors qu’il se défait sans mal des hordes d’assassins envoyés à sa suite, il trouve le réconfort auprès de ses maîtresses…
L’apogée du style de Suzuki, avec ce polar au scénario incompréhensible et aux idées folles.