Le premier grand thriller hitchcockien de De Palma, où le cinéaste part de Fenêtre sur cour et Psychose pour réaliser une œuvre personnelle et développer son propre style, ses propres obsessions.
Parmi les grands réalisateurs-cinéphiles américains de sa génération (Scorsese, Coppola, Spielberg…), Brian De Palma est celui dont le rapport à l’image est le plus complexe. Travaillant à partir d’images préexistantes pour créer les siennes, il a lui-même décortiqué les films de ses maîtres, à commencer par Hitchcock bien sûr, dont les séquences, les trames narratives et les motifs (visuels, sonores, musicaux) reviennent inlassablement dans son œuvre, comme des obsessions qui la hantent et lui donnent toute sa profondeur et son originalité. Ici, l’image est plus qu’une simple référence, et le cinéaste ne cesse de réaffirmer ses pouvoirs, ses puissances, ses virtualités (esthétiques, politiques, morales). L’image, chez De Palma, est source de plaisir, mais aussi d’horreur. Elle est vitale, mais funèbre. Lumineuse, ou crépusculaire. Obsession, Phantom of the Paradise, Blow Out, Outrages, L’Impasse, Mission : Impossible… des films peuplés de revenants et de morts en sursis. Le héros, chez De Palma, est un funambule prêt à basculer dans le vide à tout instant, à l’image de la jeune vietnamienne d’Outrages, dont le corps supplicié pourrait incarner à lui seul toute la dimension tragique de son cinéma. Outrages et la représentation de la guerre chez De Palma seront au cœur de cette rétrospective avec une journée animée par Nathan Réra, à l’occasion de la sortie aux éditions rouge Profond de son livre, "Outrages, de Daniel Lang à Brian De Palma".
Image en haut de page : Nancy Allen et ? dans Pulsions (Dressed to Kill, 1980)
Un Pass sanitaire (à partir de 12 ans) et le port du masque sont obligatoires pour assister aux séances, en vous remerciant de votre compréhension.
Un soir, Danielle Breton ramène un homme chez elle. Au matin, l’homme est poignardé alors qu’une journaliste, Grace Collier, assiste au meurtre de sa fenêtre. Grace prévient la police mais aucun cadavre n’est découvert…
Le premier grand thriller hitchcockien de De Palma, où le cinéaste part de Fenêtre sur cour et Psychose pour réaliser une œuvre personnelle et développer son propre style, ses propres obsessions.
Un jeune compositeur génial est dépossédé de sa musique par un producteur diabolique. Jeté en prison, défiguré, laissé pour mort, il se transforme en fantôme masqué et hante le « Paradise »…
Un opéra rock inspiré de Faust, du Portrait de Dorian Gray et bien sûr du Fantôme de l’opéra, où De Palma montre toute l’étendue de sa démesure, de son talent. Film culte !
1959 : Michael Courtland et sa femme Elizabeth fêtent leur 10e anniversaire de mariage. Elizabeth et leur fille Amy sont kidnappées et meurent dans l’explosion d’une voiture. 1975 : Michael part en voyage d’affaires à Florence, en Italie, où il fait la connaissance d’une jeune Italienne qui est le sosie de sa femme disparue…
À partir de Vertigo d’Hitchcock, De Palma construit un thriller gothique, magnifié par l’une des plus belles partitions de Bernard Herrmann.
Carrie White est une adolescente solitaire, tenue dans l’ignorance par sa mère, une fanatique religieuse, et harcelée par ses camarades de classe. Elle est également dotée d’un don paranormal, la télékinésie, qui lui permet, sous le coup d’une émotion violente, de déplacer les objets à distance…
Le film qui, à sa sortie en 1976, a fait hurler de terreur les salles du samedi soir, et a fait de Stephen King un auteur de best-seller.
Présenté par Guy Astic, directeur des éditions Rouge Profond, samedi 4 septembre à 20h30
Séance précédée par un pot de rentrée au bistrot Méjanes à 19h15
Kate Miller souffre de fantasmes érotiques dus à sa frustration, qu’elle confie à son psychiatre, le Dr Elliot. Un après-midi, alors qu’elle visite seule un musée, Kate rencontre un homme avec qui elle a une aventure…
Avec Pulsions, brillant travail de mise en scène (voir la longue et extraordinaire séquence du musée), De Palma assoit sa réputation de nouveau maître du suspense en parachevant le style qui sera désormais le sien.
Une nuit, alors qu’il est en train de capter des sons dans un parc de New York, un ingénieur du son est témoin d’un accident. Il sauve une jeune femme de la noyade, et comprend que l’accident est en réalité un meurtre…
Variation autour du Blow Up d’Antonioni (et de l’assassinat de JFK), Blow Out est l’un des chefs-d’œuvre de De Palma, où le cinéaste donne libre cours à son lyrisme et à sa virtuosité.
Grandeur et décadence de Tony Montana, exilé cubain à Miami qui emprunte le chemin le plus court pour conquérir le monde, grâce au trafic de cocaïne…
À sa sortie en 1983, Scarface, remake du film d’Howard Hawks (1932), est un film-monstre, du jamais vu au cinéma. Le portrait que dresse De Palma de Tony Montana, personnage porté par l’ivresse (de l’argent, de la drogue, de la violence) devient une métaphore du capitalisme. Et Al Pacino trouve ici un rôle à sa démesure.
Jake, un acteur de seconde zone souffrant de claustrophobie, observe sa voisine depuis l’appartement qu’un ami lui prête en son absence. Il remarque pendant ses séances de voyeurisme que la jeune femme est surveillée et suivie par un mystérieux personnage…
Body Double est « la relecture terrifiante de Vertigo et Fenêtre sur cour à travers les images à consommation rapide des années 80 : le clip, le porno et l’horreur de série Z. » (Stéphane du Mesnildot). De Palma y « révèle » Melanie Griffith, la fille de Tippi Hedren (Marnie, Les Oiseaux).
À Chicago durant les années trente, lors de la prohibition, Al Capone règne en maître absolu sur le réseau de vente illégale d’alcool. Décidé à mettre un terme au trafic, l’agent Eliot Ness recrute trois hommes de confiance, aussi « incorruptibles » que lui, et part en guerre contre Capone…
En adaptant au cinéma la célèbre série des années 60 avec Robert Stack dans le rôle d’Eliot Ness, De Palma signe un grand succès commercial, qui l’aidera à produire son film suivant, plus difficile, Outrages.
1966, Vietnam. Eriksson, une jeune recrue, est sauvé par son commandant, le charismatique sergent Meserve. Quelques jours plus tard, le radio est abattu dans un village. En représailles, Meserve décide d’enlever une jeune villageoise…
Plus qu’un film sur la guerre du Vietnam, Outrages est l’une des pièces maîtresses de l’œuvre de De Palma.
Présenté par Nathan Réra samedi 11 septembre à 20h
Conférence de Nathan Réra samedi 11 septembre à 18h : Revue et corrigée : la guerre du Vietnam selon Brian De Palma.
Maître de conférences en Histoire de l’art contemporain à l’université de Poitiers, Nathan Réra consacre ses travaux aux représentations visuelles et artistiques des génocides et des violences de guerre. Il a notamment publié aux Presses du réel "Rwanda, entre crise morale et malaise esthétique. Les médias, la photographie et le cinéma à l’épreuve du génocide des Tutsi" (2014) et aux éditions Rouge Profond "Outrages, de Daniel Lang à Brian De Palma" (2021).
Carlito Brigante, un ancien truand, sort de prison, « réhabilité ». Il a bien l’intention de commencer une nouvelle vie, loin du crime et des petites frappes. Mais le chemin de Carlito vers cette nouvelle vie est semé d’embûches…
Après le volcanique « Scarface », Al Pacino trouve chez De Palma un autre très grand rôle avec le mélancolique Carlito, entouré par une galerie de seconds rôles tous plus géniaux les uns que les autres.
Présenté par Jean-Michel Durafour, professeur de cinéma (AMU) et auteur du livre « Brian De Palma – Épanchements : sang, perception, théorie » (L’Harmattan, 2013) samedi 4 septembre à 16h30
Un agent secret réunit ses meilleurs éléments pour une nouvelle mission à Prague. Mais l’opération échoue et l’agent assiste, impuissant, à la disparition de tous les membres de son équipe…
De Palma transforme, avec ce premier volet de la série au cinéma, un blockbluster en film d’espionnage à l’ancienne, et en un superbe film sur les pouvoirs du cinéma, de l’illusion, du faux-semblant.
Pendant la guerre en Irak, une patrouille de soldats américains viole et assassine une jeune irakienne…
« Film d’une puissance théorique infinie, Redacted entend interroger le lieu depuis lequel cette guerre désormais s’étend, se déploie, se diffuse, trouve sa forme et en même temps son but, son origine et sa destinée. Ce lieu n’est pas le territoire irakien, ni le mal américain. Ce lieu, c’est l’image. »