Fils de Pierre-Auguste Renoir, le plus illustre des peintres impressionnistes, Jean Renoir va lui-même devenir (par amour pour une femme, Catherine Hessling, modèle sous le pinceau du père devenue actrice devant la caméra du fils) l’un des plus célèbres et des plus grands cinéastes français. Auteur d’incontournables classiques comme La Règle du jeu, La Grande illusion, ou Boudu sauvé des eaux, Renoir « libèrera le cinéma de tout ce qui le contraint : les attaches théâtrales et littéraires, la psychologie mais aussi la fétichisation du sujet, avec pour horizon son amour immodéré pour le cinéma américain. Et si la métaphore aquatique l’obsède autant, c’est qu’elle est pour la structure du film un modèle à suivre, la promesse d’une respiration : " Il y a dans le mouvement du film un côté inéluctable qui l’apparente au courant des ruisseaux, au déroulement des fleuves. Pour moi c’est cela un bon film, c’est la caresse du feuillage pendant une promenade en barque avec un ami." » (Murielle Joudet – Cinémathèque française)
Image ci-dessus : Jean Gabin et Simone Simon dans La Bête humaine (1938)