Douglas Sirk est resté célèbre pour les somptueux mélodrames en Technicolor qu’il réalise à Hollywood dans les années 1950. Pourtant, avant son exil aux États-Unis pour fuir le nazisme, Sirk a déjà réalisé entre 1935 et 1937 plusieurs films en Allemagne (signés de son nom de naissance, Detlef Sierck), que l’on peut enfin redécouvrir aujourd’hui grâce au travail de restauration de la fondation Murnau. On retrouve dans cette période allemande méconnue tout ce qui fera la beauté de ses chefs-d’œuvre américains : des femmes tourmentées et des couples impossibles, des lumières éclatantes avant même le Technicolor, la recherche d’un paradis lointain et de « nouveaux rivages » (titre original de Paramatta, bagne de femmes). Plus que des prémices, ces premiers films, après une carrière couronnée de succès au théâtre, sont à remettre au centre de son œuvre.
Douglas Sirk demeure encore aujourd’hui une figure majeure de l’histoire du cinéma, qui a influencé, et parfois marqué en profondeur, des cinéastes aussi divers que R.W. Fassbinder, Todd Haynes, Chantal Akerman, Wong Kar-wai ou encore Pedro Almodovar.
À l’occasion des 70 ans de la revue Positif, une table ronde réunira, samedi 5 novembre à 14h30, plusieurs rédacteurs de la revue (Louise Dumas, Jean-Loup Bourget et N.T. Binh) qui présenteront ensuite des films de Douglas Sirk.
Tous les films sont en copies numériques restaurées.
Image en haut de page : Jane Wyman dans Tout ce que le ciel permet (1955)