Adaptation du roman d’Hervé Bazin par Jean-Pierre Mocky, qui devait dans un premier temps réaliser le film, avant de laisser sa place à Georges Franju.
En octobre 2014, Jean-Pierre Mocky était à l’Institut de l’image pour y présenter Un linceul n’a pas de poches dans le cadre d’un cycle consacré aux cinéastes « libres et insoumis ». Disparu en 2019, cet iconoclaste aux accents anarchistes, qui a débuté comme acteur dans des rôles de jeune premier, est devenu au fil du temps une sorte d’électron libre du cinéma français, à l’indépendance farouche. Un cinéaste à la filmographie impressionnante (près de 70 longs métrages de fiction !), « construisant un parcours atypique, des œuvres originales, singulières qui, à aucun moment n’ont été endommagées par une quelconque influence extérieure. Il est à ce titre un cinéaste authentique, artisanal. Cet ensemble d’œuvres parfois rugueuses, qui bousculent les conventions et donc le spectateur, démontrent l’importance de son cinéma dans le paysage de la production française. » (Eric Le Roy)
Image ci-dessus : Catherine Deneuve dans Agent trouble (1987)
François Gérane, jeune homme passionné et idéaliste, s’oppose à son père, avocat autoritaire qui le fait enfermer dans un asile psychiatrique. Il s’y lie d’amitié avec Heurtevent, un épileptique. Ensemble, ils tentent de s’évader…
Adaptation du roman d’Hervé Bazin par Jean-Pierre Mocky, qui devait dans un premier temps réaliser le film, avant de laisser sa place à Georges Franju.
Un samedi soir dans Paris, deux hommes draguent chaque fille qui croise leur chemin. L’un recherche un coup d’un soir, l’autre le grand amour. Ils déambulent de soirée en soirée dans l’espoir de trouver celle qui correspondra à leur désir…
« Réputée pour avoir fait entrer le mot « drague » dans le langage courant, cette chronique caustique du Paris noctambule de son époque montre déjà la visée libertaire et l’acuité sociale dont Mocky fera preuve dans les satires politiques au vitriol qui feront sa réputation par la suite. »
Georges, fils d’une famille aristocratique et catholique ruinée, croit recevoir un jour une révélation divine : pour subvenir aux besoins des siens, il va piller les troncs des églises…
La première collaboration Mocky-Bourvil, qui fonctionna si bien qu’elle fut renouvelée à trois reprises. Mocky y révèle une grande tendresse pour ses acteurs, qu’il dirige avec brio. Un Drôle de paroissien est considéré comme l’un de ses films majeurs.
L’inspecteur Triquet, à la poursuite d’un dangereux faussaire, est conduit par son enquête dans une petite cité médiévale d’Auvergne dont les habitants, terrorisés par une bête mystérieuse, ont un comportement étrange alors que les meurtres se multiplient…
« Mocky plus Bourvil plus Queneau plus Jean Ray plus une pléiade d’acteurs qui s’en donnent à cœur joie (…), voilà l’équipe gagnante d’une réussite à nulle autre pareille dans la fourmillante carrière de Mocky et dans une veine précieuse et guère fréquentée du cinéma français, surtout à partir des années 60 : le fantastique poétique. »
Un an après les événements de Mai 68, un attentat est perpétré au cours d’une partie fine entre notables. L’enquête de la police désigne rapidement un étudiant membre d’une faction d’extrême gauche parmi les terroristes. Son frère aîné, un violoniste itinérant et trafiquant de bijoux, se retrouve malgré lui impliqué dans l’affaire…
Solo est caractéristique de la veine politique de Mocky, associée au film policier avec réussite. Un film post-mai 68, mené tambour battant et interprété par le cinéaste lui-même.
Robert Maurisson, industriel à Reims, fait venir d’Italie son vieil ami Antonio Berti pour restaurer des tableaux de la cathédrale. Mais la fillette servant de modèle à Berti est retrouvée assassinée. Le soir du crime, l’artiste a bien vu la silhouette de son ami Maurisson qui l’incite à faire un faux témoignage…
« Le Témoin est un des chefs-d’œuvre de Mocky. L’humour noir, l’amour des acteurs s’y teintent d’une indéniable cruauté. »
C’est le carnaval à Litan, petite cité montagneuse et brumeuse. Nora est réveillée par un cauchemar. Un coup de téléphone étrange lui donne alors rendez-vous. Commence alors une folle poursuite à travers la ville où tous les habitants semblent avoir perdu la raison…
« Lorsque j’ai décidé de faire Litan, j’ai voulu que ce soit un rêve angoissant et irrationnel, mais dont tous les détails, filmés, permettaient de faire une synthèse. L’horreur des tronçonneuses, des viols sanglants ou des tortures sadiques, le sang pour le sang, je le laisse aux autres. Puissent certains entrer dans mon rêve et y trouver un plaisir angoissé et fugitif. »
À l’issue d’un match de football, un groupe de supporters, déçus par le résultat de la partie, s’en prend à l’arbitre et sa compagne. Une réaction qui, petit à petit, dégénère sous l’effet du meneur, Rico. Ni l’inspecteur de police, ni le seul supporter clairvoyant n’arrivent à endiguer ce torrent…
« Jean-Pierre Mocky est un paradoxe (…) le seul cinéaste français qui soit à la fois totalement un cinéaste de genre, tout autant que l’auteur d’une œuvre unique, échappant à toute catégorie existante. Un film de Mocky ne ressemble finalement à rien sinon à un film de Mocky. »
Un matin d’hiver, Victorien découvre un autocar dont les passagers sont morts et en profite pour les détrousser. Il comprend vite qu’il est tombé sur une grosse affaire et tente de trouver les instigateurs pour les faire chanter. Mal lui en prend, il est aussitôt supprimé. Sa tante, Amanda, décide de le venger…
« Quelqu’un qui écrit ses films, qui les produit, qui les tourne et les enchaîne les uns après les autres avec cette rapidité, est fatalement plus raisonnable qu’on le croit. Bon évidemment il a un grain, mais c’est plutôt bien, ça ! Il fait exactement ce qu’on attend de lui : c’est-à-dire qu’il gueule tout le temps ! Mais c’est juste pour faire du bruit. »