Un classique du cinéma fantastique à sketchs, l’un des premiers du genre, produit par la mythique firme britannique Ealing.
Les classiques de l’été se poursuivent en juillet à l’Institut de l’image pour clôre la saison en beauté, avec de nombreuses rééditions : du cinéma fantastique anglais (Au Cœur de la nuit), du cinéma français d’après-guerre (Martin Roumagnac, Monsieur Ripois), des films rares signés Naruse, « orfèvre des impressions, peintre climatique des affects » (Le Monde), une autre rareté signée Vittorio De Seta (Bandits à Orgosolo), ou encore, après Salò en juin, les premiers films de Pasolini pour célébrer le centenaire de la naissance du cinéaste-poète italien. Également au programme les deux premiers films de Wong Kar-wai, le retour de Jim Carrey dans l’un de ses meilleurs rôles (The Truman Show), et les Histoires de petites gens de Mambéty, reprogrammé après une séance en avant-première le 10 juin.
Sans oublier le vendredi 8 juillet, une séance en plein air dans la cour carrée de la bibliothèque, avec le ciné-concert du Philharmonique de la Roquette d’Arles, Parallèle 2049.
Image en haut de page : À l’approche de l’automne (Mikio Naruse, 1960)
L’architecte Walter Craig est invité à passer un week-end à la campagne par Elliott Foley, désireux de discuter avec lui des aménagements de son cottage. Sur place, Craig découvre avec stupeur que le cottage comme ses occupants du week-end sont ceux-là mêmes qui hantent ses nuits de façon récurrente…
Un classique du cinéma fantastique à sketchs, l’un des premiers du genre, produit par la mythique firme britannique Ealing.
Dans une petite ville de province, Blanche Ferrand espère épouser un riche consul, Monsieur de Laubry, dont la femme est gravement malade. Un soir, elle rencontre Martin Roumagnac, entrepreneur en maçonnerie, qui tombe éperdument amoureux d’elle. C’est le début d’une liaison passionnée…
Film charnière dans la carrière de Dietrich et Gabin qui ne sont plus des jeunes premiers, Martin Roumagnac est un drame passionnel, l’unique film français de Marlene Dietrich et le seul réunissant le couple.
André Ripois, un Français installé à Londres, a épousé Catherine, une riche jeune femme. Au cours d’un séjour à la campagne, il essaie de séduire Patricia, une amie de Catherine qui, lassée des infidélités d’André, part pour Edimbourg préparer leur divorce…
« René Clément opte pour une construction en flash-back et dresse le portrait ambigu d’un Don Juan cynique et minable, piégé par ses propres mensonges. Le film n’est pas sans évoquer l’univers de Max Ophuls, avec une conclusion qui renvoie directement à celle du Plaisir. »
Kin est une ancienne geisha qui gagne sa vie en prêtant de l’argent à d’autres geishas retirées, et qui a renoncé à l’amour depuis longtemps. Ses derniers espoirs s’envolent lorsqu’elle comprend que ses anciens amants lui rendent visite pour lui emprunter de l’argent…
« Moins abstrait qu’Ozu, mais tout aussi rigoureux dans le découpage et le cadrage, et incapable de tourner un plan inutile, Naruse aime filmer les rues vivantes et pittoresques des villages, des bistrots et autres lieux populaires. »
Shigeko, veuve depuis peu, quitte Nagano pour Tokyo où elle confie son fils Hideo à un oncle. Le jeune garçon se sent perdu dans cette grande ville. Il se lie d’amitié avec Junko, la fille de la directrice de l’hôtel où travaille sa mère…
« Lors d’un passage magnifique, Hideo et Junko fuguent vers le bord de mer, mais n’y trouvent que terrains vagues et zones en construction. Ils sont alors les petits-cousins des gamins errants du néoréalisme italien ou des 400 Coups : rejetons d’une modernité qui ne veut pas d’eux et ne leur promet rien. »
Au cœur de la montagne rocailleuse et désolée de Sardaigne, Michele veille sur son troupeau de moutons avec son jeune frère Giuseppe. Un jour, trois étrangers débarquent dans sa bergerie, recherchés par les carabiniers pour avoir volé des cochons…
Fasciné par la Sardaigne et ses habitants qu’il immortalisa en 1958 dans deux courts métrages documentaires, De Seta décide d’y tourner deux ans plus tard son premier long métrage, Bandits à Orgosolo, une mise en fiction de la réalité sarde envisagée du point de vue d’un berger.
Accattone passe de ses grands jours de proxénète à la misère, quand sa gagneuse Maddalena est mise en prison. Rejeté par sa femme, il rencontre l’innocente Stella…
Accattone, premier film de Pasolini, qu’il réalise à presque quarante ans, dresse le portrait des bidonvilles romains (les « borgate »), à travers son personnage de voyou aussi pitoyable que lumineux.
Mardi 12 juillet à 20h en partenariat avec le Musée Granet (en lien avec l’exposition « Plossu-Granet, Italia discreta » au Musée Granet jusqu’au 28 août)
Mamma Roma, une prostituée romaine, se croit libérée de son souteneur et décide de récupérer son fils pour s’en occuper. Elle s’installe avec lui dans un quartier populaire et devient vendeuse sur un marché….
Mamma Roma est un drame déchirant sur la relation mère-fils, au style encore marqué par le néoréalisme italien, mais élevant déjà la tragédie sociale à une dimension lyrique propre au cinéaste.
Wah, un petit gangster, se partage entre son boulot habituel, le recouvrement de dettes, et la nécessité de protéger son ami, Fly, qui ne cesse d’emprunter de l’argent qu’il ne peut pas rembourser. Un beau jour, Wah doit héberger sa cousine, Ngor, qui débarque à Hong Kong…
Le premier long métrage de Wong Kar-wai, un polar à la fois violent et sentimental qui trouve son inspiration chez Scorsese (Mean Streets), avec un trio d’acteurs qui vont devenirs d’immenses stars à Hong Kong.
Yuddy, jeune homme au charme insolent, enchaîne les conquêtes. Il séduit Su Li-zhen, serveuse de soda dans un stade. Quand elle lui parle mariage, il met un terme à leur relation. Il séduit alors une danseuse Mimi. Mais la seule femme qu’il souhaite réellement revoir est sa mère biologique dont il ne sait pratiquement rien…
Deuxième film de Wong Kar-wai, Nos Années sauvages annonce déjà In The Mood for Love, qui sera réalisé dix ans plus tard.
Un programme composé de deux films, Le Franc et La Petite vendeuse de soleil, qui racontent les histoires de « petites gens » : « Les petites gens sont ces gens-là qui n’auront jamais de compte en banque. Ces gens-là pour qui le lever du jour est le même point d’interrogation. Les petites gens ont ceci en commun : Un cœur pur dans un mouchoir de naïveté. Plus courageux qu’un naïf tu meurs. » (Djibril Diop Mambéty)
Seahaven, petite ville américaine en bord de mer. Truman Burbank vit en vase clos une existence parfaite ou, plutôt, parfaitement réglée. Intrigué par quelques dysfonctionnements, il va peu à peu découvrir l’envers de son décor…
Un film en trompe l’œil qui évoque sur un mode mi-comique, mi-tragique, toutes les tares du monde contemporain et de la société du spectacle : télé-réalité, télé-surveillance, télé-aliénation…
Max, un garçon de dix ans, se découvre une passion pour le jazz manouche. En vacances chez sa grand-mère, Max fera, auprès de Miraldo, un musicien virtuose, l’apprentissage de la musique et de la culture manouche…
« Un récit d’apprentissage où se mêlent dans un même mouvement la découverte de l’amour, de la mort et de la nature, le tout sur un fond de mélange des cultures. »