Séance spéciale jeudi 13 janvier à 18h30 dans le cadre de « Projections plurielles », en partenariat avec Cinémas du sud & tilt (présenté par Caroline Renard, maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’Université d’Aix-Marseille)
Avec la néo-zélandaise Jane Campion et l’américaine Kelly Reichardt, ainsi qu’avec trois autres réalisatrices (Bette Gordon, Juliet Berto, Charlotte Silvera, dont les films qui ressortent aujourd’hui sur grand écran ont tous trois été tournés dans les années 1980), l’Institut de l’image prolonge sa programmation de mars 2019, « Où sont les femmes ? » Si Jane Campion, à travers ses admirables portraits de femmes, travaille le lien entre cinéma et littérature poétique, le cinéma de Kelly Reichardt s’attache à raconter les liens de ses personnages (pas toujours féminins) à un territoire, celui d’une Amérique revisitée. Quant aux films des trois réalisatrices précitées, ils plongent leurs personnages féminins, adultes ou enfants, dans un territoire plus urbain, monde de la nuit chez Bette Gordon et Juliet Berto, microcosme familial chez Charlotte Silvera.
Plusieurs séances s’inscrivent à cette occasion dans la manifestation « Projections plurielles » (autour de l’égalité femmes/hommes), pour des rencontres/débats les 13 janvier (Un Ange à ma table) et 28 janvier (Sortir au jour de la réalisatrice égyptienne Hala Lotfy).
Avec le soutien de l’ADRC.
Image en haut de page : Portrait de femme (Jane Campion, 1996)
Dans un village de Nouvelle-Zélande, Janet est une petite fille ronde à l’indomptable tignasse rousse. Timide de nature, peu sûre d’elle, elle voit son enfance marquée par la noyade d’une de ses sœurs et les crises d’épilepsie de son frère. Elle s’isole de plus en plus et se réfugie dans la poésie…
Séance spéciale jeudi 13 janvier à 18h30 dans le cadre de « Projections plurielles », en partenariat avec Cinémas du sud & tilt (présenté par Caroline Renard, maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’Université d’Aix-Marseille)
Ada, une pianiste muette, quitte l’Écosse pour la Nouvelle-Zélande avec sa fille. Son nouvel époux refuse d’installer chez eux le piano qu’elle a apporté. Ada accepte alors un pacte ambigu de leur voisin…
Grande amatrice de littérature romanesque et gothique, marquée notamment par les œuvres des sœurs Brontë ou d’Ann Radcliffe, Jane Campion transpose avec succès ce genre typiquement anglais dans les contrées sauvages de la Nouvelle-Zélande, à l’aura tout aussi mystérieuse que celle des landes.
À la fin des années 1800, Isabel Archer, jeune Américaine en visite chez ses cousins anglais, choque son entourage par son esprit libre et aventureux. Son cousin Ralph, phtisique incurable, l’aime en secret…
« Le cinéma de Campion est autant mental qu’organique, cérébral qu’instinctif. Les partis-pris esthétiques épousent les tourments d’Isabel et vont à contre-courant des productions littéraires à prestige. »
Frannie Avery est professeur de lettres à New York. Menant une existence solitaire, elle s’est toujours tenue à l’écart du tumulte de la vie citadine jusqu’à ce qu’elle se retrouve malgré elle liée à une histoire de meurtre et plus particulièrement à l’inspecteur chargé de l’enquête…
Pour ce film noir aux accents de thriller érotique, Jane Campion est allée chercher son inspiration dans le grand cinéma américain des années 1970, celui de Friedkin (French Connection) ou de Scorsese (Taxi Driver), mais aussi d’Alan J. Pakula (Klute).
Au début du XIXe siècle, en Angleterre, l’histoire d’amour tendre et tragique entre le poète John Keats et la jeune Fanny Brawne…
« Avant de voir cette évocation des derniers mois de la vie de John Keats (1795-1821), poète anglais, on n’aurait peut-être pas classé Jane Campion parmi les cinéastes romantiques. À cela près que ses personnages de prédilection sont des femmes qui mettent leur passion ou leur désir au-dessus de la raison et des convenances. »
Deux amis de longue date partent camper le temps d’un week-end. Les deux hommes se retrouvent rapidement confrontés aux différences qui les opposent : l’un est ancré dans la vie adulte, l’autre ne parvient pas à se défaire de la douce insouciance de sa jeunesse…
« Mais au centre du film, il y a la forêt, filmée avec une douceur caressante. C’est là que le film s’épanouit, que le portrait de cette relation abîmée par le temps prend tout son sens. »
Wendy, accompagnée de son chien Lucy, a pris la route de l’Alaska dans l’espoir de trouver un petit boulot et de commencer une nouvelle vie. Sa voiture tombe en panne dans une petite ville de l’Oregon…
« Road movie géostationnaire, Wendy & Lucy filme sans y toucher la panne sèche de l’Amérique et classe Kelly Reichardt parmi les cinéastes indépendants les plus prometteurs de ce grand pays. »
1845, Oregon. Une caravane composée de trois familles engage le trappeur Stephen Meek pour les guider à travers les montagnes des Cascades. Parce qu’il prétend connaître un raccourci, Meek conduit le groupe sur une piste non tracée à travers les hauts plateaux désertiques…
« Le film produit un violent contraste avec tous les westerns vus jusqu’à présent, même ceux que l’on a qualifié de contemplatifs (…). L’impression de véracité historique et le geste d’ultrastylisation minimaliste vont de pair, le film gardant l’équilibre entre naturalisme et allégorie. »
Quatre femmes font face aux circonstances de leurs vies respectives dans une petite ville du Montana, chacune s’efforçant à sa façon de s’accomplir…
« Kelly Reichardt travaille en portraitiste et lie ses personnages aux décors dans lesquels ils évoluent. C’est l’échelle de plan qui guide le regard, la mise en scène comme toujours précise et évidente semblant ici presque pure. Le froid ralentissant les mouvements, la caméra prend le temps d’être attentive. »
Au début du XIXe siècle, sur les terres sauvages de l’Oregon, un cuisinier se lie d’amitié avec un immigrant d’origine chinoise pour monter un modeste commerce de beignets, préparés avec le lait tiré de la première vache introduite en Amérique, propriété d’un notable des environs…
« La façon dont Reichardt esquisse en filigrane la trajectoire de ce Huckleburry Finn éteint et résigné est magnifique. Il pose la dernière pierre de l’édifice politique du film : la colonisation et les inégalités sociales sont particulièrement violentes lorsqu’elles s’opèrent dans une quiétude d’apparat. »
Anita est barmaid à « La Vielleuse », elle a un grand cœur. Willy aime Anita et c’est pas tous les jours facile. Jocko est antillais. Tous les trois vivent entre Barbès et Pigalle. Bobby c’est le môme du quartier, profession « dealer ». Anita l’a presque élevé et ferait tout pour le protéger…
« Neige n’est pas un film ethnologique, c’est un certain regard sur le monde de la fiction policière. C’est une balade entre Barbès et la place Blanche. La drogue est là, comme le sexe, comme les bars. C’est un élément du décor, une des réalités de Pigalle. Neige, c’est un portrait de Pigalle. »
New York, 1983. Christine cherche désespérément du travail et finit par se faire engager comme ouvreuse dans un cinéma porno de Times Square. Elle devient peu à peu obsédée par les sons et les images des films qui l’entourent…
Figure du cinéma américain indépendant, expérimental et avant-gardiste, Bette Gordon questionne à travers ce polar co-écrit par Kathy Acker ce que représente le voyeurisme, notamment pour les femmes.
"Christine devient obsédée par un client qu’elle regarde d’abord, puis qu’elle commence à suivre. Son obsession est, quelque part, pornographique. Hitchcock a déjà utilisé la figure de la « femme blonde », mais toujours comme un objet fantasque du regard masculin. Christine usurpe ce rôle. Elle devient la détective dans un thriller où le territoire est façonné par le langage du désir."
Au début des années 60, Louise est une enfant rebelle, en révolte contre les traditions religieuses que lui impose sa famille, et rêve de liberté…
Entre tabous religieux et patriarcat, comment une enfant peut-elle lutter contre l’oppression, et accéder à l’émancipation ? C’est tout l’enjeu de cette Louise… l’insoumise, premier long métrage de Charlotte Silvera et Prix Georges Sadoul en 1984.
Tous les films sont en copies numériques (DCP).