Présenté par Lou Bobin (comédienne, spécialiste du cinéma français des années 30-40, animatrice du ciné-club « L’Écran français » à la Filmothèque du Quartier Latin) lundi 3 avril à 18h30
Avec des classiques (Grémillon, Lubitsch) et des films plus « insolites », le mois d’avril sera éclectique à l’Institut de l’image, avec notamment une rétrospective en trois films de la courte mais passionnante filmographie de Michael Roemer (Nothing But A Man…), considéré comme l’un des plus grands réalisateurs américains indépendants, dont la redécouverte paraît aujourd’hui essentielle. À redécouvrir aussi, deux films du début des années 80 du cinéaste philippin Mike De Leon : Kisapmata, thriller familial basé sur un fait divers, et Batch’81, brûlot contre le totalitarisme et l’endoctrinement, bousculent les normes de la société philippine, ce qui vaudra à son réalisateur les foudres de la censure à une époque où le dictateur Ferdinand Marcos faisait régner la terreur dans son pays. À noter également la ressortie du film de Chantal Akerman, Jeanne Dielman, récemment élu « meilleur film de l’histoire du cinéma » par la revue anglaise "Sight & Sound" ! Delphine Seyrig sera d’ailleurs à l’honneur dans cette programmation, avec également la réédition de son documentaire féministe, Sois belle et tais-toi !, et deux autres films interprétés par l’actrice (Peau d’Âne et Le Charme discret de la bourgeoisie) dans le cadre du week-end « Capsule 70 ».
Un commerçant toulonnais d’apparence honorable est en fait un receleur pour une bande de malfaiteurs. Menacé de chantage, il commet un meurtre pour lequel un innocent est condamné au bagne. Huit ans plus tard, le forçat s’évade et notre commerçant le recueille…
Présenté par Lou Bobin (comédienne, spécialiste du cinéma français des années 30-40, animatrice du ciné-club « L’Écran français » à la Filmothèque du Quartier Latin) lundi 3 avril à 18h30
André Laurent, capitaine du remorqueur Le Cyclone, assiste avec son équipage à la noce d’un de ses marins avant d’être appelé en urgence pour secourir les passagers d’un cargo, dont Catherine, l’épouse du commandant. André tombe follement amoureux de Catherine…
Splendide poème marin signé Jean Grémillon, cinéaste amoureux de la mer, Remorques réunit à nouveau le couple mythique de Quai des brumes, Jean Gabin et Michèle Morgan.
Varsovie 1939. Entre deux représentations d’Hamlet, une troupe répète une pièce anti-nazie. Mais la guerre éclate et la Pologne est envahie. Pour aider la résistance à neutraliser un espion, les acteurs se font passer pour la Gestapo. Les vrais nazis entrent alors en scène…
« Ce classique absolu fut très mal reçu à sa sortie en raison de son humour féroce, son absence de sentimentalisme, et l’audace de certaines plaisanteries. Le chef-d’œuvre de Lubitsch (…) se distingue de tous les films de propagande de l’époque par la subtilité prodigieuse de son écriture et les nombreux thèmes abordés, parmi lesquels le couple et le théâtre. »
Tony Arzenta, ancien tueur à gages, souhaite se retirer des affaires. N’acceptant pas sa démission, l’organisation tente de l’éliminer, et tue, par erreur, sa femme et son enfant. Fou de douleur, il décide de se venger…
« Genre de tous les excès, (…) le "poliziottesco", à l’instar du cinéma d’exploitation, n’a pas toujours eu bonne presse. Il recèle pourtant quelques grandes réussites dont Big Guns fait assurément partie et qui mérite d’être redécouvert. »
Trois jours de la vie d’une femme, Jeanne Dielman, une mère veuve qui se prostitue pour joindre les deux bouts. Son quotidien monotone est rythmé par les tâches ménagères et les hommes qui défilent chez elle, jusqu’au moment où le désordre s’installe…
« Jeanne Dielman a quelque chose de totalement hypnotique dans sa façon d’utiliser simplement des pièces d’appartements, des embrasures de portes, des couloirs avec l’idée que tout était simplement possible. Chantal Akerman est une cinéaste essentielle et le fait que ses films puissent exister est renversant. »
En 1976, Delphine Seyrig s’entretient avec 23 actrices sur leurs conditions de femmes dans l’industrie cinématographique, leurs rapports avec les producteurs et réalisateurs, les rôles qu’on leur propose et les liens qu’elles entretiennent avec d’autres comédiennes. Un documentaire culte, qui permet de réaliser ce qui a changé (ou pas).
Un couple composé d’un voleur naïf et inoffensif et d’une femme policier, qui ne peut avoir d’enfant, décide de kidnapper l’un des quintuplés d’un célèbre marchand de meubles de la région…
Après le Texas dans leur premier film, Blood Simple, les frères Coen continuent leur exploration du sud des États-Unis, sur le mode de la comédie et du cartoon cette fois.
Italia, Le Feu, La Cendre est un film entièrement composé d’images d’archives tournées en Italie entre 1896 et 1930, dont la plupart n’ont jamais été montées depuis leur sortie en salles, au début du XXe siècle. Conçu sous la forme d’un essai lyrique et onirique, ce documentaire retrace la naissance du septième art dans une Italie à peine unifiée, de ses premières images jusqu’au parlant et la chute dans le précipice du fascisme.
En présence de Céline Gailleurd et Olivier Bohler jeudi 6 avril à 18h30
Né à Berlin en 1928, Michael Roemer part, comme des milliers d’enfants juifs, en Angleterre en 1939, avant de migrer à Boston, où il sera admis à Harvard. C’est là qu’il se désintéresse du théâtre pour le cinéma, réalisant d’abord un film documentaire, avant trois longs-métrages de fiction sur trois décennies, tout en enseignant le cinéma à la Yale University School of Art.
Duff Anderson, un jeune Noir, gagne sa vie en travaillant dans les chemins de fer. Un jour, il rencontre Josie, la fille d’un prêtre Noir, passionnée par son métier d’institutrice. Duff et Josie s’éprennent l’un de l’autre et décident de se marier…
Tourné plus de dix ans avant Killer of Sheep de Charles Burnett, l’un des meilleurs films sur la condition des Afro-Américains, et le film préféré de Malcolm X !
Les aventures d’Harry Plotnick, médiocre escroc qui retrouve, après un bref séjour en prison, son univers bouleversé…
Une comédie qui dépeint le milieu juif new yorkais, et où l’on croise en vrac call-girls, mafiosi, gangsters sino-cubains. Un film resté inédit pendant de longues années.
Tentant sans succès de refermer d’anciennes blessures familiales lors d’un voyage vers Rhode Island, lieu de son enfance misérable, Jo, récemment divorcée, se lie d’amitié avec sa voisine Donna, artiste psychologiquement fragile…
« Une redécouverte majeure. Qu’un film aussi bon soit presque perdu à jamais est à la fois un mystère et un crime. Cela me rappelle la première fois que j’ai vu Losing Ground et Wanda, si vivants, originaux, libres, profonds et humains. »
Né en 1947 à Manille, Mike De Leon est un enfant de la balle : son père est le producteur Manuel De Leon et sa grand-mère, Narcisa De Leon, la fondatrice de LVN Pictures, mythique studio philippin. Dès Itim (Les Rites de Mai), son premier long-métrage réalisé en 1976, Mike De Leon aborde des questions sociales et politiques à travers des images puissantes et parfois dérangeantes. Couvrant presque cinq décennies, sa filmographie scrute l’évolution de la société philippine avec une audace déconcertante, recourant aussi bien au cinéma de genre qu’au film d’auteur.
Dadong, policier à la retraite, apprend que sa fille unique est enceinte et veut se marier. Face à l’insistance du jeune couple, il accepte le mariage, à condition que son futur gendre paie une dot très élevée. Ce n’est que le début d’une spirale infernale…
Inspiré d’un fait divers, Kisapmata est une critique à peine dissimulée du régime du dictateur Ferdinand Marcos, à travers la figure despotique d’un père qui terrorise sa famille.
Pour intégrer une fraternité étudiante, huit jeunes hommes doivent surmonter un rituel initiatique particulièrement violent qui s’étend sur plusieurs mois…
À l’origine de Batch’81, Mike De Leon a pour projet de tourner un « teen movie » commercial, conforme au goût du public philippin. Le cinéaste optera finalement pour l’univers fascisant des confréries et sectes universitaires, signant la chronique d’une descente aux enfers, qui évoque Salò et Orange Mécanique.