Adapté d’Heinrich Böll, prix Nobel de littérature, le film décrit à la fois les dérives d’une société démocratique et des médias, mais aussi l’engrenage de la violence, en s’inspirant de l’histoire de la bande à Baader.
À l’occasion de la réédition de plusieurs films de Margarethe von Trotta et de Francesco Rosi en copies neuves, l’Institut de l’image propose un mois de janvier politique avec un focus sur l’Allemagne et l’Italie par des cinéastes « citoyens », pour lesquels le cinéma permet une analyse critique de l’Histoire. La Rabbia de Pasolini et Le soldatesse de Zurlini viendront compléter cette proposition. Margarethe von Trotta, première réalisatrice à avoir obtenu le Lion d’or à Venise, est d’abord comédienne chez Fassbinder et Schlöndorff. Devenue réalisatrice, elle ausculte la colère d’une génération, dresse des portraits fins et sensibles de femmes révoltées, et fait resurgir dans le présent l’histoire tragique de l’Allemagne. Le napolitain Francesco Rosi, lui aussi Lion d’or (Main basse sur la ville) restera quant à lui dans l’histoire du cinéma pour ses films-enquête et ses thrillers politiques, dans lesquels il observe la société italienne et analyse les mécanismes du pouvoir et de la corruption. Également au programme ce mois-ci, Lost Highway de David Lynch, enfin de retour sur grand écran dans une superbe restauration, sans oublier Suzhou River, le deuxième long-métrage de Lou Ye.
Katharina passe la nuit avec Ludwig, un jeune homme qu’elle a rencontré dans une soirée. Le lendemain sa maison est cernée par la police et Katharina doit subir un interrogatoire auquel elle ne comprend rien. Un journal a sensations s’empare de l’affaire…
Adapté d’Heinrich Böll, prix Nobel de littérature, le film décrit à la fois les dérives d’une société démocratique et des médias, mais aussi l’engrenage de la violence, en s’inspirant de l’histoire de la bande à Baader.
Une jeune femme braque une banque pour résoudre les problèmes financiers d’une crèche. Après l’arrestation de deux ses complices, elle part en cavale à travers l’Allemagne…
« Le tournage du Second Eveil s’est effectué dans une Allemagne enfiévrée par l’obsession de la « chasse à l’homme ». (…) La délation était érigée en acte civique. En raison de ces conditions, mon film porte autant sur ces sympathisants que sur l’action violente elle-même. »
Elles ont été élevées durant l’Allemagne de l’immédiat après-guerre. Juliane la révoltée est devenue journaliste. Sa sœur Marianne, jadis la plus soumise, s’est engagée dans la lutte armée…
« Lion d’or à Venise, véritable bilan de la décennie noire, le film de M. von Trotta n’a qu’un but, parfaitement atteint : faire renaître le passé de l’histoire allemande. »
Les dernières années de la vie de Rosa Luxembourg, militante, théoricienne marxiste, et révolutionnaire allemande d’origine polonaise…
Margarethe von Trotta va chercher la femme qui existe derrière la figure légendaire de Rosa Luxemburg, superbement interprétée par Barbara Sukowa.
Présenté par Matthias Steinle et suivi d’une discussion samedi 7 janvier à 17h15
Berlin est, 1961. Konrad et Sophie sont séparés lors de leur fuite à Berlin Ouest. Ils se retrouvent à Prague en 1968 mais sont à nouveau séparés par l’invasion russe…
« C’est un producteur italien qui (…) m’a demandé de faire un film sur le Mur. Au début, j’ai hésité. Les Américains ont attendu dix ans pour faire un film sur le Viêt-nam. J’avais peur qu’il ne soit encore trop tôt ! Aujourd’hui, nous sommes les seuls à avoir osé. On attend tout de ce film. Et c’est une responsabilité beaucoup trop lourde à porter pour un seul film. »
1961. La philosophe juive allemande Hannah Arendt est envoyée à Jérusalem par le New Yorker pour couvrir le procès d’Adolf Eichmann. Les articles qu’elle publie et sa théorie de "La banalité du mal" déclenchent une controverse sans précédent…
« Privilégiant le portrait sur la biographie, c’est à travers les multiples regards (…) qui se posent sur la célèbre philosophe que la réalisatrice restitue la personnalité fascinante d’Hannah Arendt. »
Juillet 1950, dans une petite ville de Sicile. Le corps criblé de balles de Salvatore Giuliano, 27 ans, est retrouvé dans un fossé. Les habitants et la presse viennent aussitôt s’entasser autour du cadavre de cet homme aussi détesté qu’admiré, surnommé « le Robin des Bois sicilien »…
« Film épique au sens brechtien du terme, Salvatore Giuliano possède une profonde unité stylistique, mais le style n’existe pas en soi : il a une raison fonctionnelle. Il est dicté par la réalité dont le film s’inspire. »
Naples, début des années 1960. À l’approche des élections municipales, un chantier de démolition provoque l’effondrement meurtrier d’un immeuble mitoyen. Une commission d’enquête est alors constituée…
« Une plongée captivante dans les rouages de la gestion d’une ville italienne. Rosi y dénonce la spéculation immobilière et les arrangements entre politiques locaux et promoteurs véreux. »
L’inspecteur Rogas est chargé d’enquêter sur une série d’assassinats visant des magistrats. Il identifie comme suspect un homme qui fut condamné injustement par ces juges…
« Cadavres exquis (…) se présente comme un polar métaphysique, supérieur à toutes les « fictions de gauche » produites en France et en Italie à l’époque. Censé de dérouler dans un pays imaginaire, contrairement au livre de Sciascia, le film fait évidemment allusion au terrorisme et aux complots d’extrême droite de l’Italie des années 70. »
La Rage utilise des images d’archives de 1945 à 1962 pour tenter de répondre, au travers de commentaires écrits en vers et en prose, à la question existentielle : « Pourquoi notre vie est-elle dominée par le mécontentement, l’angoisse, la peur, la guerre, la peur de la guerre ? »
« Les documents sont montés de façon à suivre une ligne chronologique idéale, apparaissant comme un acte d’indignation contre l’irréalité du monde bourgeois et l’irresponsabilité historique qui en découle. […] J’ai écrit ce film sans suivre de fil chronologique ni même logique. Mais simplement mes raisons politiques et mon sentiment poétique. »
1942, dans la Grèce occupée par les troupes italiennes. Le lieutenant Gaetano Martino accepte la mission d’escorter des prostituées destinées à rejoindre des bordels militaires de diverses garnisons à travers le pays, jusqu’en Albanie…
« De tous les grands cinéastes italiens, [Zurlini] reste le plus discret et le plus mystérieux. Le soldatesse est un film secret, sous-estimé, passé relativement inaperçu, qui mérite d’être redécouvert. »