Le premier long métrage de Wong Kar-wai, un polar à la fois violent et sentimental qui trouve son inspiration chez Scorsese (Mean Streets).
L’Institut de l’image profite de la ressortie de plusieurs films de Wong Kar-wai pour revenir sur l’œuvre de l’un des plus grands cinéastes de Hong Kong.
Au début des années 1990, Wong Kar-wai s’impose comme un cinéaste singulier, alliant la modernité de la forme à une réflexion mélancolique sur la mémoire et le désir. Incarnant alors le renouveau du cinéma de Hong Kong, son style, basé sur des expérimentations chromatiques, plastiques (où se mêlent accélérés et ralentis) et sonores, va susciter une cohorte d’admirateurs et d’imitateurs. D’abord apprécié par un public de cinéphiles et de festivaliers qui acclament Nos Années sauvages (1991) ou Chungking Express (1994), récompensé ensuite par le prix de la Mise en scène au Festival de Cannes en 1997 pour Happy Together, il accède à une reconnaissance internationale avec le succès public d’In the Mood for Love en 2000.
Image en haut de page : The Grandmaster (2013)
Wah, un petit gangster, se partage entre son boulot habituel, le recouvrement de dettes, et la nécessité de protéger son ami, Fly, qui ne cesse d’emprunter de l’argent qu’il ne peut pas rembourser. Un beau jour, Wah doit héberger sa cousine, Ngor, qui débarque à Hong Kong…
Le premier long métrage de Wong Kar-wai, un polar à la fois violent et sentimental qui trouve son inspiration chez Scorsese (Mean Streets).
Yuddy, jeune homme au charme insolent, enchaîne les conquêtes. Il séduit Su Li-zhen, serveuse de soda dans un stade. Quand elle lui parle mariage, il met un terme à leur relation. Il séduit alors une danseuse Mimi…
Deuxième film de Wong Kar-wai, Nos Années sauvages annonce déjà In The Mood for Love, qui sera réalisé dix ans plus tard.
« Le Hong Kong de Nos Années sauvages est situé dans les années 60, mais la société que montre le film n’a jamais existé comme telle, c’est un monde inventé, un passé imaginaire. »
Dans le quartier hétéroclite de Chungking House, une trafiquante de drogue à la recherche de passeurs en fuite tombe sur un jeune flic en peine d’amour. Dans une autre histoire mais dans le même quartier, une idylle s’ébauche entre un deuxième flic amoureux d’une hôtesse de l’air et la serveuse du fast food qu’il fréquente…
Rythmé par le morceau des Mamas and Papas "California Dreamin’", Chungking Express, qui a révélé Wong Kar-wai en France, est un film sentimental à la fois joyeux et mélancolique, à l’image de certains de ses personnages.
Un tueur à gages en a assez de tuer. Une jeune femme lui sert d’agent et rêve qu’il tombe amoureux d’elle. Une jeune fille veut se venger d’un amour déçu. Une jeune femme guette le grand amour. Un garçon muet déambule dans les rues. Les anges déchus qui errent dans Hong Kong la nuit sont romantiques, insomniaques et survoltés…
Fallen Angels forme avec Chungking Express un superbe dyptique construit autour des trajectoires parallèles ou croisées des anges solitaires et noctambules de Hong Kong. Une originalité : la copie restaurée présentée ici est reformatée en cinémascope !
Heureux et amoureux, Lai et Ho décident de partir à l’aventure à l’autre bout du monde, en Argentine. Arrivés à Buenos Aires, ils doivent prendre la direction du sud, la route vers la Terre de Feu. Cependant, sur le sol argentin, leur relation s’érode…
« Comme tout grand film sur les sentiments, Happy Together n’est pas seulement sentimental, mais aussi tour à tour cruel, trivial, amer. (…) Le film touche à ce point d’équilibre miraculeux et fragile entre l’abstraction et l’incarné (…) la mélancolie sans fond d’une histoire triste qui nous ressemble et la jubilation devant un feu d’artifice formel inouï. »
Hong Kong, 1962. Mme Chan loue une chambre chez Mme Suen. Le même jour et sur le même palier, s’installe M. Chow. Leurs conjoints sont souvent absents. Un jour, M. Chow et Mme Chan découvrent que leurs époux sont amants…
« Sublimement, Wong Kar-Wai brasse le meilleur du cinéma mondial, européen comme d’Extrême-Orient, renonçant aux expérimentations formelles de ses derniers titres pour retrouver le classicisme charnel de ses débuts. »
Hong Kong, 1963. Chang travaille pour un maître tailleur. Un jour, il est envoyé chez Mademoiselle Hua, une belle courtisane. Il tombe immédiatement sous le charme de cette femme qu’il n’a pas le droit de toucher sinon pour prendre ses mesures…
The Hand est extrait du film Eros (2006), constitué de trois segments, dont les deux autres sont réalisés par Michelangelo Antonioni et Steven Soderbergh. Il est généralement considéré comme le meilleur des trois films, et revient ici dans une version inédite, remontée et un peu plus longue que le film original.
Le destin d’Ip Man, légendaire maître de kung-fu, à travers l’histoire agitée de la Chine entre les années 1930 et 1950. Sa route croise à plusieurs reprises celle de Gong Er, elle-même spécialiste des arts martiaux et fille du grand maître Gong Baosen, attaché à l’unification des différentes écoles chinoises…
« Le monde de Wong Kar-wai, dans ses attraits les plus séduisants, dans sa splendeur stylisée, dans son imagerie presque trop parfaite, dans la sublime beauté de ses acteurs, est une expérience douloureuse, celle d’un monde qui n’advient pas. »