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IL ÉTAIT UNE FOIS L'AMÉRIQUE

Dans le contexte de l’élection présidentielle américaine et du retour inquiétant de la menace Trumpiste, plusieurs films ressortent ou sont ressortis récemment sur les écrans, nous rappelant que les États-Unis ne sont pas seulement le terrain de jeu de milliardaires déséquilibrés, mais aussi – et d’abord – un pays où vivent des millions de personnes victimes d’un effroyable système capitaliste qui les maintient dans les zones sombres de quartiers défavorisés et de banlieues gagnées par la pauvreté. Cette rétrospective reprend à son compte le titre de celle des trois films de Frederick Wiseman, documentariste deux fois invité à l’Institut de l’image, qui sera associé aux premiers films de Sean Baker, primé au festival de Cannes cette année.
Avec ces films, portraits en pointillés d’une « autre Amérique », fictions et documentaires se répondent, avec également les films de Jean-Baptiste Thoret sur Michael Cimino et le cinéma des années 1970, le film culte de Dalton Trumbo, Johnny s’en va-t-en guerre, sur les traumatismes de la guerre, ou encore Hester Street, sur la condition des femmes et l’immigration, sujet fondamental aux États-Unis qui se trouve aussi au cœur des films de Sean Baker.

Projections à l’amphithéâtre de l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence Félix Ciccolini.
Il était une fois l'Amérique
  • FREDERICK WISEMAN

    Police, santé, justice : au carrefour des années 1960 et 1970, Frederick Wiseman entame sa grande traversée des institutions états-uniennes. Il filme plusieurs semaines au commissariat d’Admiral Street à Kansas City (Missouri), au Metropolitan Hospital Center de Manhattan (New York) et au tribunal pour enfants de Memphis (Tennessee). En trois films et trois lieux, Wiseman invente une méthode et délivre une ample chronique des États-Unis, travaillée par les aventures de la parole humaine, le délicat exercice de la démocratie et le « drame intense de la vie de chaque homme ».

  • LAW AND ORDER

    (USA, 1969) 1h21
    Réal. Frederick Wiseman

    1969. À Kansas City, la police de la ville s’applique au maintien de l’ordre et au respect de la Loi. Une série d’incidents dévoile petit à petit la manière dont la condition sociale des individus, la violence ordinaire et le pouvoir discrétionnaire influencent le comportement des policiers.

    « Pour son troisième documentaire, Wiseman suit déjà une ligne claire qui préfigure une œuvre d’une grande cohérence. À l’exception du segment final (…), le film s’intéresse avant tout aux rues d’Admiral Boulevard, (…) que le cinéaste sillonne durant six semaines à bord de plusieurs voitures de police. »

    Corentin Lê, Critikat
    Law And Order

    Séances

    • jeudi 3 octobre à 14h30
    • vendredi 4 octobre à 16h45
    • jeudi 10 octobre à 20h30
    • samedi 19 octobre à 16h45
    • vendredi 1er novembre à 16h30
  • HOSPITAL

    (USA, 1970) 1h24
    Réal. Frederick Wiseman

    1970. Jour et nuit, le service des Urgences du Metropolitan Hospital de New York voit arriver de nouveaux patients. Cardiaques, diabétiques, cancéreux, alcooliques, drogués, accidentés, les malades défilent entre les mains des médecins, des infirmières ou des psychiatres. Il leur faut tous ensemble affronter les règlements, la disponibilité des ressources et les contraintes d’organisation, qui décident souvent de la nature des soins.

    Hospital

    Séances

    • jeudi 3 octobre à 16h20
    • dimanche 6 octobre à 14h30
    • vendredi 18 octobre à 18h10
    • vendredi 25 octobre à 14h00
  • JUVENILE COURT

    (USA, 1973) 2h23
    Réal. Frederick Wiseman

    1972. Le Juge Turner préside les audiences du tribunal pour mineurs de Memphis. À la barre, enfants, adolescents et parents se succèdent pour des affaires de drogue, de vols à main armée, de fugue ou de maltraitance. Entre souci de protéger la communauté, volonté de punir et projet de réhabiliter, le système judiciaire américain cherche un avenir pour ses enfants.

    Juvenile Court

    Séances

    • vendredi 4 octobre à 14h00
    • jeudi 10 octobre à 17h30
    • dimanche 27 octobre à 14h30
    • samedi 2 novembre à 16h30
  • SEAN BAKER

    Palme d’or au festival de Cannes 2024 avec son dernier film, Anora, Sean Baker est devenu en vingt ans l’un des représentants majeurs du cinéma indépendant américain. Ses quatre premiers films (inédits en France), portraits parfois proches du documentaire des "oubliés" de l’Amérique urbaine, sortent au mois d’octobre juste avant Anora, nous permettant de découvrir comment le style du cinéaste s’est construit petit à petit pour atteindre une maturité déjà perceptible dans Prince of Broadway ou Starlet.

  • FOUR LETTER WORDS

    (USA, 2000) 1h22
    Réal. Sean Baker
    Int. David Ari, Henry Beylin, Fred Berman…

    Deux ans après avoir fini le lycée, d’anciens camarades de classe se retrouvent chez Art, en l’absence de ses parents. Au bout de la nuit, alors que toutes les filles sont parties, les garçons décident de jouer les prolongations. Les discussions alcoolisées dérivent sur la fac, le porno, la géopolitique…

    Une étude de la psyché masculine post-adolescente, et un regard souvent humoristique mais brut sur les points de vue, les attitudes et le langage des jeunes hommes des banlieues américaines.

    Four Letter Words

    Séances

    • jeudi 17 octobre à 14h00
    • dimanche 20 octobre à 16h40
    • vendredi 25 octobre à 20h30
    • samedi 2 novembre à 14h30
  • TAKE OUT

    (USA, 2004) 1h27
    Réal. Sean Baker & Tsou Shih-ching
    Int. Charles Jang, Lee Wang-thye, Yu Jeng-hua…

    Ming Ding, un immigré chinois, a du retard dans le paiement d’une dette. Il doit trouver l’argent avant la fin de la journée pour éviter de graves ennuis et multiplie les livraisons à un rythme effréné pour le restaurant qui l’emploie…

    Le film épouse le rythme frénétique de la journée de travail d’un livreur, et donne à voir ce que le cinéma américain occulte habituellement.

    Take Out

    Séances

    • jeudi 17 octobre à 15h45
    • samedi 19 octobre à 18h30
    • vendredi 25 octobre à 16h00
    • samedi 26 octobre à 20h45
    • vendredi 1er novembre à 14h30
  • PRINCE OF BROADWAY

    (USA, 2008) 1h40
    Réal. Sean Baker
    Int. Prince Adu, Karren Karagulian, Aiden Noesi…

    Lucky, un immigrant du Ghana en situation irrégulière, habite à New York où il gagne sa vie en revendant des contrefaçons. Il partage son temps libre entre son meilleur ami Levon et sa petite amie Karina. Son univers est subitement bouleversé par l’arrivée de son ancienne copine qui lui jette littéralement un enfant dans les bras, lui assurant qu’il en est le père…

    Prince of Broadway

    Séances

    • jeudi 17 octobre à 20h30
    • dimanche 20 octobre à 14h30
    • samedi 26 octobre à 18h40
    • jeudi 31 octobre à 16h15
    • samedi 2 novembre à 19h30
  • STARLET

    (USA, 2012) 1h43
    Réal. Sean Baker
    Int. Dree Hemingway, Stella Maeve, James Ransone…

    Dans un thermos acheté à un vide-greniers, Jane trouve plusieurs liasses de billets. C’est une fille honnête mais à Los Angeles, même quand on gagne bien sa vie dans l’industrie du X, on a toujours besoin d’argent. Face à ce dilemme moral, Jane retourne voir la vendeuse, Sadie, et se rapproche d’elle. Naît alors une étrange amitié entre cette jeune femme bien dans ses baskets et cette vieille dame acariâtre…

    Starlet

    Séances

    • vendredi 18 octobre à 14h00
    • samedi 19 octobre à 20h30
    • samedi 26 octobre à 16h30
    • jeudi 31 octobre à 18h20
    • dimanche 3 novembre à 14h30
  • ET AUSSI :

  • JOHNNY S'EN VA-T-EN GUERRE

    Johnny Got His Gun (USA, 1971) 1h52
    Réal. Dalton Trumbo
    Int. Timothy Bottoms, Kathy Fields, Donald Sutherland…

    Durant la Première Guerre mondiale, un jeune soldat américain est très gravement blessé. Il ne peut plus ni voir, ni parler, ni entendre, ni sentir mais reste conscient. Dans la chambre d’un hôpital, il tente de communiquer et se souvient de son histoire…

    Scénariste blacklisté pendant le Maccarthisme, Dalton Trumbo adapte avec Johnny… son propre roman, et obtient le Grand prix de jury à Cannes en 1971, en pleine guerre du Vietnam. Un film que l’on n’oublie pas.

    Johnny s'en va-t-en guerre

    Séances

    • vendredi 4 octobre à 20h30
    • dimanche 6 octobre à 16h30
    • samedi 19 octobre à 14h30
    • vendredi 25 octobre à 18h00
    • jeudi 31 octobre à 14h00
    • dimanche 3 novembre à 16h45
  • HESTER STREET

    (USA, 1975) 1h31
    Réal. Joan Micklin Silver
    Int. Carol Kane, Steven Keats, Mel Howard…

    Hester Street, New-York, 1896. Jake, juif immigré, a quitté la Russie il y a trois ans, laissant derrière lui sa femme Gitl et leur petit garçon. Travaillant dans un atelier de couture et fréquentant la belle Mamie, il fait tout pour s’intégrer. Installé, il peut désormais faire venir femme et enfant. Mais Gitl, attachée aux traditions orthodoxes, est déroutée par cette nouvelle vie…

    Hester Street

    Séances

    • vendredi 4 octobre à 18h30
    • samedi 5 octobre à 20h30
    • vendredi 18 octobre à 16h15
    • jeudi 24 octobre à 17h15
    • samedi 26 octobre à 14h30
  • WE BLEW IT

    (Fr., 2017) 2h17
    Réal. Jean-Baptiste Thoret

    Comment l’Amérique est-elle passée d’Easy Rider à Donald Trump ? Que sont devenus les rêves et les utopies des années 1960 et 1970 ? Qu’en pensent, aujourd’hui, ceux qui ont vécu cet âge d’or ? Ont-ils vraiment tout foutu en l’air ? Tourné du New Jersey à la Californie, ce road-movie est une « vaste fresque documentaire sur les restes calcinés d’une époque légendaire et la conscience d’un désastre annoncé, issue d’un long voyage en 2016 à travers l’Amérique pré-Trump. » (Mathieu Macheret, Le Monde)

    Suivi d’une discussion avec Marc Olry, distributeur du film (Lost films) samedi 5 octobre à 14h

    We Blew it

    Séances

    • samedi 5 octobre à 14h00
    • jeudi 17 octobre à 17h45
    • jeudi 24 octobre à 19h30
  • MICHAEL CIMINO, UN MIRAGE AMÉRICAIN

    (Fr., 2021) 2h11
    Réal. Jean-Baptiste Thoret

    Tourné au cours de l’hiver 2020, Michael Cimino, un mirage américain, part sur les traces du cinéaste Michael Cimino, à la recherche de cette Amérique réelle et fantasmée qui a traversé ses films, des espaces grandioses du Montana où il a tourné La Porte du paradis à la communauté de Mingo Junction, Ohio, petite ville sidérurgique qui a servi de décor à Voyage au bout de l’enfer.

    Présenté par Marc Olry samedi 5 octobre à 17h15

    Michael Cimino, un mirage américain

    Séances

    • samedi 5 octobre à 17h15
    • vendredi 18 octobre à 20h00
    • jeudi 24 octobre à 14h30
    • dimanche 27 octobre à 17h20
Institut de l'image
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