Le premier volet de la « trilogie de la vengeance » (complétée par Old Boy et Lady Vengeance) où Park Chan-wook trouve la recette qui fera le succès de son cinéma, aussi violent que stylisé.
Prenant brillamment la relève du polar de Hong Kong, qui a connu un véritable âge d’or dans les années 1980-90, le polar coréen a su se montrer tout aussi inventif et percutant dès le début des années 2000 avec notamment les films de Bong Joon-ho (Memories of Murders) et de Park Chan-wook (Old Boy) devenus aujourd’hui des classiques du genre. Alors que les deux films viennent de fêter leur vingtième anniversaire, et que le dernier film de Bong Joon-ho s’apprête à sortir sur les écrans, l’Institut de l’image propose un petit tour d’horizon du polar et plus largement du film noir coréens et de frissonner devant quelques-unes de leurs œuvres les plus mémorables. Les cinéastes précités seront particulièrement à l’honneur dans cette programmation, de même que Kim Jee-woon, auquel sera dédiée une soirée en partenariat avec le festival Koreazur. L’occasion de découvrir les premiers films du réalisateur, The Quiet Family et Foul King, inédits en France, qui sont aussi les premiers grands rôles au cinéma de Song Kang-ho (prix d’interprétation masculine à Cannes 2022 pour Les Bonnes étoiles).
Image en haut de page : A Bittersweet Life (Kim Jee-woon, 2005)
Ryu, jeune ouvrier sourd et muet, est prêt à tout pour sauver la vie de sa sœur, en attente d’une greffe de rein. Des trafiquants d’organes le dépouillent de son argent et le laissent pour mort. Désespéré, Ryu se résout à enlever la fille de son patron, afin d’obtenir une rançon…
Le premier volet de la « trilogie de la vengeance » (complétée par Old Boy et Lady Vengeance) où Park Chan-wook trouve la recette qui fera le succès de son cinéma, aussi violent que stylisé.
En 1988, Oh Dae-soo, père de famille sans histoire, est enlevé un jour devant chez lui. Séquestré pendant plusieurs années dans une cellule privée, son seul lien avec l’extérieur est une télévision. Par le biais de cet écran, il apprend le meurtre de sa femme, meurtre dont il est le principal suspect…
Grand prix du festival de Cannes 2004, un film fou et culte !
Présenté par Bastian Meiresonne samedi 16 mars à 20h30
Accusée injustement de l’enlèvement et du meurtre d’un garçon de cinq ans, Geum-ja est condamnée à une longue peine de prison. Elle consacre ses treize ans d’enfermement à la préparation méticuleuse de sa vengeance…
« Il faudra bien un jour cesser de surnommer la Corée « le pays du matin calme », tant le cinéma de Séoul regorge de fous furieux devant et derrière la caméra. Park Chan-wook avait donné deux aperçus de son talent explosif dans Sympathy for Mr Vengeance et Old Boy, passé à la postérité pour ses séquences chocs type arrachage de dents au marteau et ingestion de poulpe vivant. Lady Vengeance boucle cette « trilogie de la vengeance » avec, peu ou prou, les mêmes ingrédients… »
En 1986, dans la province de Gyunggi, le corps d’une jeune femme est retrouvé dans la campagne. Deux mois plus tard, d’autres crimes similaires ont lieu. Une unité spéciale de la police est créée afin de mener l’enquête…
Inspiré d’événements réels (un serial killer insaisissable ayant sévi en Corée), Memories of Murder est un fascinant portrait de la Corée du sud rurale des années 1980.
Présenté par Bastian Meiresonne, auteur du livre « Hallyuwood, le cinéma coréen », prix du Meilleur album français sur le cinéma de 2023 par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma (epa, 2023) et spécialiste des cinémas asiatiques, samedi 16 mars à 16h30 et suivi d’une discussion
Une table de livres sera proposée par la librairie Lagon noir
Un chef mafieux jaloux suspecte sa petite amie d’avoir une liaison. Il demande à son associé de la suivre et de la tuer s’il la surprend avec un amant…
Un mélange entre Kill Bill et le cinéma de Jean-Pierre Melville, selon Kim Jee-woon. A Bittersweet Life est devenu au fil des ans l’une des références incontournables du polar coréen, au même titre qu’Old Boy ou Memories of Murder.
Gu-nam, chauffeur de taxi, mène une vie misérable à Yanji, ville chinoise coincée entre la Corée du Nord et la Russie, où vivent environ 800 000 Sino-coréens. Depuis six mois, il est sans nouvelles de sa femme, partie en Corée du Sud pour chercher du travail…
Un polar trépidant, ponctué de scènes d’action spectaculaires, au contenu politique sous-jacent (le personnage est travailleur clandestin). Après le coup d’essai The Chaser, Na Hong-jin réalise avec The Murderer un coup de maître.
Capitaine d’un bateau de pêche menacé d’être vendu par son propriétaire, Kang décide de racheter lui-même le navire pour sauvegarder son poste et son équipage. Mais la pêche est insuffisante, et l’argent vient à manquer. En désespoir de cause, il accepte de transporter des migrants clandestins venus de Chine…
Un huis-clos maritime étouffant, dont les personnages peinent à respirer l’air du large. La question des migrants occupe aussi le cinéma coréen, jusque dans le cinéma dit « de genre ».
Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable…
"Une tragicomédie impitoyable et cruelle" (Bong Joon-ho) sur fond de lutte des classes, avec laquelle le cinéaste obtient la première palme d’or attribuée à un film coréen à Cannes.
Hae-joon, détective chevronné, enquête sur la mort suspecte d’un homme survenue au sommet d’une montagne. Bientôt, il commence à soupçonner Sore, la femme du défunt, tout en étant déstabilisé par son attirance pour elle…
Un polar à la Hitchcock (Vertigo n’est pas loin), qui impose Park Chan-wook comme une figure majeure du cinéma mondial. Après le bruit et la fureur de ses premiers films, le cinéaste atteint ici une sorte d’épanouissement et de maturité.
Double programme pour une soirée en partenariat avec le festival étudiant de culture coréenne KOREAZUR, sous le signe de la comédie.
Un employé de bureau persécuté par son patron se lance dans le catch, et se fait surnommer « Foul King »…
« Critique en creux de la société coréenne, de ses carcans, et du monde du travail, le portrait touchant d’un homme qui ne se révèle à ses proches qu’une fois masqué. »
La famille Kang ouvre une auberge dans un coin de campagne isolé. Ils retrouvent leur premier client mort dans son lit, et décident de faire disparaître le corps pour que l’incident ne s’ébruite pas…
Le premier film de Kim Jee-woon, une comédie noire et cruelle où les cadavres s’empilent ! Avec – déjà – Song Kang-ho.
Films présentés par Jean-Claude De Crescenzo, fondateur des Études coréennes de l’Université Aix-Marseille, co-fondateur de l’École coréenne d’Aix-en-Provence, et écrivain.