À la fois l’un des plus grands films noirs et l’un des plus grands films d’Hollywood sur Hollywood, bref : « Hollywood noir », ou le crépuscule d’un monde.
À l’heure où le festival de Cannes déroule son tapis rouge, l’Institut de l’image propose, en douze films, d’observer comment le cinéma s’est filmé lui-même au cours de son histoire : comment il a reconstitué des moments clé de cette histoire (Chantons sous la pluie, Babylon), comment il a raconté la vie de ses plus grandes stars (Center Stage), comment il a raconté la fin d’un monde (Boulevard du crépuscule), le mythe (Le Mépris), l’illusion (Bellissima), ou encore le tournage d’un film en train de se (dé)faire (Prenez garde à la sainte putain). De grands cinéastes ont également su mettre en abyme la pulsion scopique (Le Voyeur), filmer la rencontre entre le film d’épouvante et l’épouvantable réalité (La Cible), ou entre l’imaginaire et le réel (Once Upon A Time… in Hollywood). D’autres sont passés derrière l’écran et ont filmé la salle de cinéma elle-même (Panic sur Florida Beach, Démons). Autant de manières de révéler l’envers du décor, de capter ce hors champ ultime qu’est la fabrique du cinéma, constituée d’accessoires et de sentiments, de machines et d’êtres humains, de rêves et d’artifices.
Image en haut de page : Once Upon A Time… in Hollywood (Quentin Tarantino, 2019)
Norma Desmond, grande actrice du muet, vit recluse dans sa luxueuse villa de Berverly Hills en compagnie de Max von Meyerling, son majordome qui fut aussi son metteur en scène et mari. Joe Gillis, un scénariste sans le sou, pénètre par hasard dans la propriété et Norma lui propose de travailler au scénario du film qui marquera son retour à l’écran, Salomé…
À la fois l’un des plus grands films noirs et l’un des plus grands films d’Hollywood sur Hollywood, bref : « Hollywood noir », ou le crépuscule d’un monde.
À Cinecittà, dans l’Italie d’après-guerre, un réalisateur lance un casting pour trouver l’enfant de son prochain film. Maddalena y voit l’occasion pour sa fille Maria de vivre une vie meilleure…
« Visconti réfléchit à son art, tiraillé entre sa volonté de filmer l’Italie prolétarienne telle qu’elle est et son attrait grandissant pour tous les artifices du spectacle. Anna Magnani devient alors un double du cinéaste et livre un bouleversant portrait de femme du peuple, prise au piège de son rêve de cinéma. »
Don et Lina forment le couple le plus célèbre du cinéma muet. Mais s’ils sont perpétuellement amoureux à l’écran, dans la vie ils se détestent ! Avec l’avènement du parlant, c’est le drame : la diction de Lina est insupportable…
Un classique de la comédie musicale, qui raconte le passage du muet au parlant à Hollywood. L’une des grands sources d’inspiration de Damien Chazelle pour Babylon, programmé ci-après.
Présenté par des élèves de première du lycée Vauvenargues, sur le thème du "film de la dernière séance" jeudi 23 mai à 18h.
Jeune technicien d’un studio de cinéma londonien et photographe, Mark Lewis tue ses « modèles » avec un stylet installé dans le trépied de sa caméra. Il filme la scène, cherchant ainsi à capturer le visage de la peur…
« J’ai toujours pensé qu’avec Le Voyeur et Huit et demi de Fellini, tout ce qu’on pouvait dire sur le cinéma était dit, sur le processus cinématographique, sur son objectivité et sa subjectivité et sur la confusion qui règne entre les deux. »
L’écrivain-scénariste Paul Javal est engagé par le producteur américain Jeremy Prokosch pour travailler à une adaptation de l’Odyssée, réalisée par Fritz Lang. Camille, la femme de Paul, le rejoint sur le tournage à Capri, alors que le couple se désagrège à la suite d’un événement d’apparence anodine…
« Le sujet du Mépris, ce sont des gens qui se regardent et se jugent, puis sont à leur tour regardés et jugés par le cinéma, lequel est représenté par Fritz Lang, en somme la conscience du film. »
Quelque part en Espagne, dans un hôtel en bord de mer, l’équipe d’un film attend le réalisateur, l’acteur, l’argent et le matériel nécessaire pour débuter le tournage. L’ambiance est ternie par les jalousies, la rivalité et le désespoir qui, petit à petit, se sont installés au sein du groupe. Pourtant, le film doit se faire…
Si Babylon est un film en mouvement perpétuel, parfois jusqu’à l’excès, le film de Fassbinder pourrait en représenter le négatif : une équipe bloquée par le manque d’argent, un tournage à l’arrêt… une réflexion passionnante sur le cinéma, et sur le jeu de l’acteur.
En 1991, une équipe de cinéma menée par le réalisateur Stanley Kwan est à Shanghai pour reconstituer la vie et la carrière de l’actrice Ruan Lingyu. Surnommée la « Greta Garbo chinoise », Ruan Lingyu fut une star du cinéma muet dans le Shanghai des années 1920-1930…
Biopic virtuose situé entre biographie romanesque et documentaire, Center Stage raconte l’ascension fulgurante de la star du cinéma chinois Ruan Lingyu. Stanley Kwan, que l’on redécouvre actuellement, sera de retour à l’Institut de l’image prochainement avec trois autres films.
Octobre 1962, la crise des missiles de Cuba plonge la planète dans la psychose atomique. Dans la ville de Key West, située à seulement 150 km des côtes cubaines, Gene, un adolescent solitaire, attend la venue du producteur de films d’épouvante Lawrence Woolsey qui doit y présenter Mant !, l’histoire d’un homme transformé en fourmi géante après avoir été irradié…
Un bel hommage au cinéma de Série B et au « cinéma forain », à la fois joyeux et inquiet, par l’un des cinéastes les plus cinéphiles de sa génération.
En 1969, la star de télévision Rick Dalton et le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus…
« Once Upon a Time… in Hollywood est un film où le cinéma est partout, où tous les artifices du cinéma sont réunis et utilisés pour raconter une histoire en forme de fable. »
À la transition entre le cinéma muet et le parlant, les trajectoires d’actrices et d’acteurs au sein de la Babylone hollywoodienne…
Les superlatifs (tant élogieux que négatifs) se sont succédés pour décrire le film de Chazelle à sa sortie, le film d’un amoureux du cinéma qui porte un regard désabusé sur Hollywood et son histoire, entre farce et tragédie.
Byron Orlok, célèbre acteur de films d’épouvante, a décidé de mettre un terme à sa carrière. Sa dernière apparition publique aura lieu le lendemain à un drive-in où il présentera son dernier film. Ce jour-là, Bobby Thompson, un assureur fasciné par les armes à feu, abat de sang froid sa mère et sa femme…
Produit par Roger Corman, un tout petit budget et pourtant l’un des plus grands films du cinéma américain des années 1960. Le dernier rôle de Boris Karloff, inoubliable interprète du monstre de Frankenstein dans les films de James Whale.
Vendredi 31 mai à 20h
+ séance de rattrapage dimanche 2 juin à 14h30
Invités à l’avant-première d’un film d’horreur, des spectateurs sont contaminés par un masque maléfique et se transforment en monstres sanguinaires…
Produit (ainsi que sa suite, Démons 2), et en partie écrit par Dario Argento, Démons se déroule entièrement dans un cinéma envahi par des monstres. Un fleuron du cinéma gore italien des années 1980, au « grand guignol » assumé.
Vendredi 31 mai à 22h