On ne présente plus Citizen Kane, monument de l’histoire du cinéma. S’il ne fallait voir qu’un film…
L’Institut de l’image revient sur l’œuvre de l’un des plus grands génies du 7e art, dont le nom résonne encore aujourd’hui comme une promesse de magie et d’audace formelle : Orson Welles, l’homme qui a révolutionné le cinéma en 1941 avec son premier film (Citizen Kane, réalisé à seulement 25 ans), plongé l’Amérique dans l’effroi avec une pièce radiophonique (La Guerre des mondes, 1938), et réalisé les meilleures adaptations de William Shakespeare sur grand écran. Il est encore, comme l’écrivait un jour Jean-Luc Godard, « le seul avec Griffith (…) à avoir fait démarrer ce merveilleux petit train électrique auquel ne croyait pas Lumière. Tous, toujours, lui devront tout. »
Le magnat de la presse Charles Foster Kane meurt en prononçant un mot : « Rosebud ». Un journaliste enquête sur la vie du milliardaire afin de découvrir la signification de cette énigme…
On ne présente plus Citizen Kane, monument de l’histoire du cinéma. S’il ne fallait voir qu’un film…
À l’aube de la révolution industrielle, Eugène Morgan revient après vingt ans d’absence sur les lieux de sa jeunesse. Il fut jadis éconduit par Isabel Amberson, fille d’une famille riche et puissante. Eugène est à présent patron d’une importante usine d’automobiles, tandis que la splendeur des Amberson n’est plus que le reflet d’une époque révolue…
Remonté par ses producteurs, La Splendeur des Amberson restera, malgré tout, l’un des plus beaux films de son auteur, grâce notamment à l’art du plan-séquence selon Orson Welles.
Un criminel de guerre nazi se cache dans une petite ville américaine du Connecticut, sous l’apparence d’un honorable professeur de collège. Il est traqué par un inspecteur de police…
Production indépendante d’après-guerre avec laquelle Welles voulait prouver aux studios qu’il était capable de réaliser un film de commande comme n’importe quel autre réalisateur, « Le Criminel est une tentative précoce et souvent magnifique de faire face à l’horreur qui vient d’ébranler le monde. » (Thomas Sotinel, Le Monde).
À Cuba, Michael, marin irlandais en quête d’un embarquement, sauve d’une agression une jeune femme, Elsa. Le mari d’Elsa, célèbre avocat, offre à Michael une croisière sur son yacht vers San Francisco. Elsa et Michael deviennent amants…
« L’intrigue de La Dame de Shanghai (…) n’est pas plus incompréhensible que la plupart de celle des grands classiques du film noir des années 40. On y reconnaît le style baroque de Welles, la mise en scène est superbe même si le cinéaste tempère sa fougue expérimentale qu’il ne libère réellement que dans la fameuse scène finale du palais des glaces… »
Macbeth, poussé par sa femme et dévoré d’ambition, assassine le roi d’Écosse, Duncan, et monte sur le trône. Trois sorcières avaient prédit qu’il deviendrait roi puis que lui succèderait Banquo, l’un de ses proches…
Après avoir mis en scène plusieurs pièces de Shakespeare au théâtre avec sa troupe (le Mercury Theatre), Welles adapte l’auteur à plusieurs reprises au cinéma, notamment avec ce Macbeth noyé dans les brumes écossaises et "déchiré entre le ciel et l’enfer" (André Bazin).
À Venise, des noces ont lieu en secret entre le Maure Othello, général vénitien estimé par ses pairs, et la belle Desdémone, fille du sénateur Brabantio. Au fond de l’église, deux hommes se tiennent en retrait, prêts à comploter contre Othello…
Financé avec les cachets d’acteur de Welles dans les films des autres (notamment Le 3e homme), Othello connut un tournage long et compliqué, pour un résultat réjouissant : une réussite majeure dans l’oeuvre wellesienne.
Guy Van Stratten, un aventurier sans envergure, s’est vu proposer un étrange marché par un moribond, assassiné dans le port de Naples : faire chanter Gregory Arkadin, un puissant et mystérieux homme d’affaires, en prétendant connaître son passé…
Fable sur le pouvoir, le mensonge, l’illusion, Dossier Secret (aussi connu sous le titre Mr Arkadin) peut résumer l’œuvre wellesienne, au même titre que Citizen Kane ou La Soif du mal.
Un homme d’affaires est assassiné en compagnie de sa maîtresse : une bombe pulvérise sa voiture à la frontière américano-mexicaine. Deux policiers rivaux, l’Américain Hank Quinlan et le Mexicain Mike Vargas, mènent l’enquête…
Dernière tentative hollywoodienne pour Welles avant un exil définitif, La Soif du mal est un film noir vénéneux au casting de rêve, et s’ouvre par le plan-séquence le plus célèbre de l’histoire du cinéma.
Un matin, K. est arrêté chez lui et traîné devant un tribunal. Ce fonctionnaire pris dans les rouages d’une société tentaculaire et absurde va tout faire pour s’en sortir…
« Dans ce cinéma du mouvement et de la vitesse, on bouge beaucoup pour ne pas avancer. Le Procès et Mr Arkadin sont les films les plus expressifs de ce surplace créé par un mouvement perpétuel. »
Un film essai sur « le délicieux mensonge » de l’œuvre d’art, une variation sur les rapports du créateur avec sa création et toute la vérité sur un des plus grands faussaires du monde, Elmyr de Hory…
« Sens et non-sens, vérité et mensonge, le réel et l’imaginaire, tout ici s’entremêle dans un tourbillon d’images et de paroles. Le réalisateur de Macbeth s’éloigne de Shakespeare et crée son propre langage, en composant un film où le montage est roi. »