L’Institut de l’image revient sur l’œuvre de Volker Schlöndorff, l’un des chefs de file du nouveau cinéma allemand aux côtés de Margarethe von Trotta, Werner Herzog, Rainer Werner Fassbinder ou encore Wim Wenders. Premier cinéaste allemand à remporter une Palme d’or à Cannes en 1979 avec Le Tambour (ex-aequo avec Apocalypse Now de Coppola), Schlöndorff a marqué l’histoire du cinéma avec des films à la fois historiques et politiques, pour la plupart adaptés d’œuvres littéraires.
« Comme je suis arrivé en France, dans un collège en Bretagne, pas loin de Chateaubriand, onze ans après la fin de la guerre seulement, et l’année de la sortie de Nuit et Brouillard, j’ai eu dès l’adolescence à répondre à pas mal de questions sur la civilisation allemande et le nazisme. J’en ai cherché l’explication dans l’éducation (Törless), dans l’enfance (Le Tambour), dans l’idéal militaire (Le Coup de grâce et La Mer à l’aube) et jusqu’au Liban et en Palestine (Le Faussaire). »
Au début du XXe siècle, en Autriche, le jeune Törless intègre un internat. Une nuit, un vol a lieu. Deux élèves démasquent le coupable et menacent de le dénoncer s’il ne satisfait pas leurs désirs…
« Schlöndorff inaugure sa filmographie avec la question du nazisme, question qui reviendra cycliquement au cours de sa carrière. »
Le destin de trois personnages pris dans la tourmente des combats qui opposèrent Russes blancs et bolcheviques à la fin de la première guerre mondiale dans les pays baltes…
« Margarethe von Trotta (…) interprète le rôle de Sophie, et, bien sûr, le film bascule un peu : une femme n’est pas seulement le jouet de l’Histoire, comme le voudraient les hommes. Elle peut aussi la créer. »
À la fin des années 1920, dans la région de Dantzig, Oskar refusant le monde cruel et surfait des adultes, décide à l’âge de trois ans de ne plus grandir…
« L’intelligence, la réflexion, le sens de l’irrationnel, de l’ambiguïté et de l’ironie, sont des qualités qui, pour être moins spectaculaires que d’autres, n’en sont pas moins précieuses. Or ce sont celles qui illuminent Le Tambour. »
Un reporter allemand, en mission à Beyrouth, découvre la confusion de la guerre du Liban et refuse à son retour en Europe de remettre quelque article que ce soit à son rédacteur en chef…
« Le Faussaire, tourné dans les rues de Beyrouth, est sans doute le film le plus convulsif de Schlöndorff, le plus âpre, où les correspondants de guerre au Liban sont confrontés à une situation apocalyptique qui est comme les prémisses du chaos à venir au Proche-Orient. »
Swann, un homme de la haute société, voue une passion infinie à une demi-mondaine au passé mystérieux. Ces sentiments entretiennent chez Swann le feu de la jalousie et remettent sans cesse en question la poursuite de cet amour destructeur…
« Quand il se pique en 1984 de tourner Un Amour de Swann, il est mis en garde contre ce "projet fou", l’impossibilité de filmer Proust (…) Volker Schlöndorff a alors une arrière-pensée : sortir Proust de l’art et essai et le proposer au grand public. Faire d’Un Amour de Swann l’histoire d’une émotion : la jalousie. »
Le 21 octobre 1941 trois activistes appartenant aux “Bataillons de jeunesse” du parti communiste abattent le lieutenant-colonel Karl Hotz dans le centre de Nantes. En représailles, Hitler exige aussitôt l’exécution de 150 Français. À Paris, le général von Stülpnagel va tout tenter pour réduire le nombre des exécutions exigées par le Führer…
La Mer à l’aube emprunte à la fois à Heinrich Böll et à Ernst Jünger pour évoquer les dernières heures du résistant Guy Môquet, et forme une sorte de trilogie de l’occupation avec Diplomatie et Le Neuvième jour (2004).
En août 1944, le général von Choltitz a reçu l’ordre de Hitler de détruire Paris en cas de repli. Un consul suédois, Nordling, informé, le rencontre pour le convaincre de sauver la ville…
« Épatants sur toute la ligne, André Dussollier et Niels Arestrup donnent toute sa force au texte de la pièce de Cyril Gély. (…) Quant au travail de mise en scène de l’Allemand Volker Schlöndorff, il est tout simplement magnifique. »
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